départ de la présidente, la Dre Josée Bouchard
C’était il y a 33 ans. La Dre Josée Bouchard, jeune omnipraticienne en début de pratique, commençait à s’intéresser au syndicalisme. Elle a d’abord accepté d’être déléguée substitut à l’Association des omnipraticiens du Bas-Saint-Laurent (AMOBSL), puis a graduellement grimpé les échelons et, en 2004, est devenue présidente.
L’une des réalisations dont la Dre Bouchard est le plus fière au cours de sa présidence est le rapprochement entre l’Association et ses membres. Auparavant, toutes les assemblées générales annuelles (AGA) avaient lieu à Rimouski, le centre de la région. « J’ai décentralisé les AGA et appliqué un principe d’alternance », explique-t-elle. Si tous les deux ans, les réunions ont encore lieu à Rimouski, une année sur deux elles se déroulent à Matane, à Mont-Joli, à Notre-Dame-du-Lac ou à Rivière-du-Loup. « Quand on va dans une de ces villes, presque tous les médecins sont présents. On est chez eux. Cela favorise les contacts. »
Durant la présidence de la Dre Bouchard, un programme de reconnaissance régional a par ailleurs été mis sur pied : le Mérite exceptionnel. « Tous les deux ans, nous rendons hommage à des médecins de la région qui se sont particulièrement impliqués auprès de leurs patients », mentionne-t-elle.
L’Association s’est aussi investie dans la collectivité. Elle a ainsi soutenu, pendant les vingt dernières années, tous les projets importants dans le réseau de la santé : l’installation des GMF, l’ouverture du campus universitaire de Rimouski, le guichet d’accès à la première ligne, l’inscription collective, etc. « Nous avons diffusé l’information et incité les médecins à participer. »
L’AMOBSL cherche également à encourager la relève. « Nous remettons annuellement des bourses à des étudiants de la région qui ont fait une demande d’admission en médecine. »
Au sein même de la FMOQ, la Dre Bouchard fait partie d’une importante instance : le conseil d’administration. Elle en est la secrétaire-trésorière jusqu’en décembre. Elle y a notamment défendu des dossiers cruciaux pour les régions éloignées : les mesures pour recruter et retenir les médecins et l’abolition de la différence de rémunération au cabinet et en établissement.
Dans les territoires éloignés, la différence de rétribution entre les deux milieux de pratique pouvait atteindre 20 %, et même 25 % dans certains cas. Tous les efforts déployés par la présidente et ses collègues ont porté leurs fruits. « La dernière entente sur l’accessibilité reconnaît la nécessité d’éliminer cet écart et nous accorde un versement de la différence tous les trois mois. Elle n’a cependant qu’une durée de deux ans. On espère que dans le prochain accord-cadre la compensation actuelle sera maintenue. »
Pendant presque vingt ans, la Dre Bouchard a ainsi défendu les intérêts de ses collègues. « J’espère les avoir sensibilisés à la cause syndicale, parce que c’est important que chaque médecin se sente concerné et s’engage. »
Quel sera l’avenir de la médecine familiale ? La collaboration avec les autres professionnels de la santé est un élément clé, estime la Dre Bouchard. Mais un autre acteur doit maintenant entrer en jeu : le patient.
« Il faut vraiment qu’il y ait des campagnes de publicité massive, de l’enseignement et des ressources pour aider les gens à prendre leur santé en main. Je dis tout le temps à mes patients : “Ma contribution à votre santé est de 20 %. Le reste du travail, les 80 %, c’est vous qui devez le faire”. Ils doivent comprendre qu’ils sont leur propre médecin et que les habitudes de vie sont très importantes. Si une personne a des problèmes respiratoires, ce n’est pas indiqué de fumer. Si elle mange mal et ne fait pas d’exercice, elle nuit à sa santé. »
La Dre Bouchard donne elle-même l’exemple. Elle participe au 1000 km à vélo du Grand Défi Pierre Lavoie et est généralement présente aux Grandes Marches. Dans son propre cabinet, l’omnipraticienne a collé des affiches du Grand Défi. Elle a également installé un tapis roulant et un vélo stationnaire dans sa salle d’attente. Et elle parle à chacun de ses patients des bonnes habitudes de vie. Elle est tournée vers l’avenir. //