Éditorial

Au cœur des changements : les médecins de famille

Marc-André Amyot  |  2023-10-19

Au printemps dernier, je nous conviais à « déterminer ensemble le modèle optimal d’organisation des soins de demain » et à être des leaders positifs et proactifs au sein du réseau de la santé. Nous ne pouvons nier l’évidence : notre discipline est en pleine mutation, et nous savons que nous ne pratiquerons plus jamais la médecine de la même manière. Nous devons, individuellement comme médecin de famille et collectivement comme syndicat professionnel, être au cœur des changements actuels. Nous devons proposer des solutions porteuses qui reflètent les besoins des patients, ainsi que nos réalités et nos aspirations. Nous devons influencer et agir.

D’importantes modifications apportées à nos pratiques dans un court laps de temps ont donné des résultats concrets. Je pense notamment à l’inscription collective de 820 000 patients dits orphelins en moins d’une année et demie, à l’introduction des guichets d’accès à la première ligne (GAP) et à l’élargissement de la collaboration interprofessionnelle. Je pense aussi à votre participation active au processus de consultation de la FMOQ portant sur l’organisation des soins, ainsi qu’aux travaux rigoureux des experts mandatés, du Conseil et des associations régionales. Nous sommes résolument en mouvement.

GAP : défis, résultats, pérennisation

Lors d’un récent audit gouvernemental, les experts qui se sont penchés sur la première année des GAP ont mis en lumière certains défis à relever pour l’amélioration de ce nouvel outil, notamment la cogestion DSP-DRMG-associations, l’adéquation des ressources humaines et le déploiement d’une offre de services interdisciplinaire. Le rapport conclut en relevant la mise en œuvre rapide du réseau malgré le contexte pandémique, la mobilisation remarquable des partenaires, dont les médecins de famille, et l’amélioration importante de l’accès à une consultation médicale pour les patients orphelins, le tout, jusqu’à présent, dans un esprit de confiance et de collaboration.

Les GAP, mis en place à la suite de l’Entente sur l’accès aux soins conclue entre le gouvernement et la FMOQ, constituaient une condition sine qua non à l’atteinte des objectifs de cette entente. Après une année de fonctionnement, nous pouvons conclure ce qui suit :

• il est impératif d’y apporter les améliorations nécessaires pour offrir un accès équitable à toutes les régions ;
• les médecins de famille doivent continuer d’être au cœur de son développement ;
• cet outil doit être pérennisé et bonifié pour le bien de la population.

Table de concertation sur la valorisation

Parallèlement à ces travaux sur l’organisation des soins et aux changements récents à notre pratique, la valorisation et l’attractivité de notre profession demeurent toujours au centre de nos priorités. Les enjeux sont trop imposants pour ne pas y consacrer tous les efforts nécessaires.

D’ailleurs, un projet de création d’une table de concertation sur la valorisation de la médecine de famille, auquel participent à la fois le gouvernement et la FMOQ, est actuellement en préparation. Après avoir travaillé séparément, la Fédération et le ministère doivent maintenant comparer leurs résultats, proposer des recommandations communes et agir avec force. Nous sentons de part et d’autre une volonté ferme de poser des gestes concrets et de rendre la profession plus attrayante.

Si les médecins de famille ne peuvent être l’unique solution aux défis du réseau de la santé, ils doivent sans aucun doute faire partie de la solution et y jouer un rôle central. C’est ce que nous nous attelons à faire, ensemble, jour après jour, par notre engagement indéfectible envers la médecine de famille et l’accès aux soins pour la population. //

 

Le 17 octobre 2023

MA-Amyot

Le président de la FMOQ,
Dr Marc-André Amyot