changement de président
Au cours de ses huit ans à la tête de l’Association des médecins omnipraticiens du Saguenay–Lac-Saint-Jean (AMOSL), le Dr Olivier Gagnon a voulu pratiquer un syndicalisme d’ouverture et de collaboration. « Selon moi, on peut être très efficace sur le plan syndical et avoir des demandes fermes, mais le faire d’une façon positive, sans cesser de collaborer avec l’autre partie. Je pense que j’ai réussi à intégrer dans la culture de notre association l’importance de dialoguer avec les gestionnaires pour trouver des solutions constructives », indique-t-il.
Pendant son mandat, le Dr Gagnon a fait de son association un acteur régional important. « La crédibilité que l’on a acquise fait en sorte que l’on est devenu une source d’information fiable. » Ainsi, députés, journalistes, représentants du CIUSSS et du département régional de médecine générale font maintenant appel à l’Association.
Le président sortant n’hésitait par ailleurs pas à intervenir dans les médias. « On a essayé d’occuper davantage l’espace public. On tentait toujours d’expliquer ce qu’était la réalité d’un médecin de famille et son importance dans l’organisation des soins de première ligne dans une région comme la nôtre. Je pense que ces interventions ont contribué à mieux faire comprendre la réalité de notre pratique. » La tâche a été d’autant plus difficile que le Dr Gagnon a commencé sa présidence pendant l’époque du ministre Gaétan Barrette, où les médecins de famille étaient dénigrés sur la place publique.
Au fil des années, le Dr Gagnon et son conseil d’administration ont également donné plus de moyens à l’Association. Ils ont mis sur pied un site Web, des infolettres et un groupe Facebook privé. L’AMOSL a également engagé une adjointe administrative, une conseillère en communication et un comptable.
L’ex-président et son équipe ont par ailleurs fait du travail syndical de base, comme des consultations, parfois de grande ampleur, auprès de leurs membres pour permettre à la FMOQ de définir ses orientations. Il y a eu récemment, par exemple, une consultation sur les différents modèles de pratique et, il y a quelques années, sur l’avenir de la médecine familiale.
L’AMOSL a également sonné l’alarme quand c’était nécessaire. Ainsi, quand le Dr Gagnon a rencontré les cinq députés caquistes de son territoire, il leur a fait part de données préoccupantes. « J’ai constaté que parmi les 350 omnipraticiens de la région, nous étions seulement neuf hommes médecins dans la tranche d’âge de 45 à 50 ans, des cliniciens qui ont donc moins de contraintes liées à la conciliation travail-famille, parce que leurs enfants sont plus âgés. Une grande proportion des médecins de famille de la région sont ainsi des jeunes femmes avec des obligations familiales importantes ou des médecins qui vont prendre leur retraite. Le tiers de nos membres ont 55 ans et plus. »
Le Dr Gagnon a le sentiment du devoir accompli. « Je suis fier d’avoir, avec mon équipe, défendu les intérêts des omnipraticiens, fait rayonner davantage notre association, déboulonné les mythes concernant les médecins, soutenu nos membres dans le cadre des différentes ententes et les avoir représentés auprès de la FMOQ et des autres parties prenantes. »
« Olivier a été un président très dynamique et à l’écoute des médecins. C’est un gars de terrain qui a une grande capacité à trouver des solutions », affirme le Dr Kevin Girard, qui a succédé au Dr Gagnon à la tête de l’AMOSL.
Le Dr Girard, pour sa part, pratique à l’Hôpital de Roberval, dans les unités de soins, ainsi qu’au GMF Les Myrtilles du Lac. Ses projets comme nouveau président ? « Je veux surtout continuer le bon travail de mon collègue », dit-il. Il désire par ailleurs faire une tournée pour bien comprendre les besoins précis des médecins de chacun des six sous-territoires.
Plusieurs dossiers lui tiennent par ailleurs à cœur. Entre autres, l’efficacité de la pratique et, notamment, l’amélioration de la pertinence des consultations. Le nouveau président s’intéresse aussi à l’intelligence artificielle. Il teste actuellement des applications qui enregistrent la consultation médicale et rédigent une note clinique. « C’est une belle avenue pour optimiser notre temps », affirme-t-il. //