les gagnants, les perdants et les cas particuliers
Cette année, 449 finissants en médecine familiale arrivent en renfort, soit 37 de plus que l’an dernier. Où iront-ils ? La priorité pour 2024 sera le remplacement des médecins prenant leur retraite, a annoncé à la fin de juin le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) aux départements régionaux de médecine familiale (DRMG) et à la FMOQ. Ainsi, les trois quarts des omnipraticiens âgés qui cesseront leurs activités professionnelles devraient avoir un successeur. Le gouvernement donnera également priorité aux régions dont le solde migratoire est négatif.
Une fois ces besoins comblés, les nouveaux médecins seront répartis dans les différentes régions selon « l’écart au besoin ». C’est-à-dire en fonction de la différence entre le nombre de médecins installés et les besoins estimés.
Le ministère laissera, par ailleurs, aux DRMG le soin d’effectuer eux-mêmes la répartition sous-territoriale des nouveaux médecins de famille et des omnipraticiens venant des autres régions. « Il s’agit d’un gros changement, affirme la Dre Anne-Louise Boucher, directrice de la Planification et de la Régionalisation à la FMOQ. Les DRMG auront ainsi la latitude de combler les besoins récents que ne peut percevoir le gouvernement. Ce dernier se fie à la facturation des omnipraticiens, ce qui lui donne un portrait qui a 18 mois de retard. »
Les grands gagnants des PREM 2024 ? Le Bas-Saint-Laurent, dont le nombre de postes destinés aux nouveaux médecins passera de 9 à 14. Vient ensuite la Mauricie-Centre du Québec qui aura 25 places, une augmentation de 25 % par rapport à l’an dernier. La Montérégie, elle, bénéficiera de 65 postes, soit une hausse de 8 postes. « Il faut comprendre que les régions qui obtiennent le plus de places dans les PREM sont celles qui avaient les plus grands écarts au besoin », précise la Dre Boucher.
Montréal ? La métropole aura 93 nouveaux omnipraticiens, soit huit de plus que l’an dernier, auxquels s’ajouteront 31 médecins venant d’autres régions. Le total atteindra 124. « C’est moins qu’il y a trois ans », mentionne la directrice.
Les perdants ? Laval, avec ses 18 nouveaux médecins, en récoltera trois de moins que l’an dernier. « La région n’avait cependant pas pourvu toutes ses places l’an dernier ». Le Nunavik, pour qui trois postes ont été réservés, en aura un de moins qu’en 2023.
La nouvelle répartition des PREM de 2024 comporte par ailleurs une nouveauté : les 20 postes de dépannage ne sont plus calculés dans l’ensemble des places du PREM. Ils ont été répartis dans les différentes régions.
« Les postes de dépannage sont toujours offerts, tient à préciser la Dre Boucher. Pour l’instant, il n’y a pas de limite au nombre de places dans ce secteur. Chaque fois qu’un médecin en fait la demande, on l’accepte. »
Le nombre de 20 postes pour les médecins dépanneurs ne reflétait par ailleurs pas la réalité. Il était beaucoup plus élevé. Le nombre de places dans le PREM en dépannage était également difficile à gérer étant donné le grand roulement des médecins dans ce domaine.
Autres postes comptés en dehors des PREM : ceux des GMF-U. Les places destinées aux nouveaux facturants dans ces milieux passeront de 30 à 40 en 2024. Leur répartition dans la province est déterminée par les départements de médecine familiale des quatre facultés de médecine qui, ensuite, font des recommandations au MSSS. « Comme il va y avoir une importante augmentation des cohortes d’étudiants, il faut accroître le nombre de médecins enseignants », indique la Dre Boucher.
Globalement, la situation des effectifs médicaux s’améliore-t-elle au Québec ? « En fin de compte, on répartit la pauvreté. Les besoins ne sont comblés dans aucune région. Selon le ministère, l’écart au besoin tend à baisser. Nous avons, pour notre part, des appréhensions à cause des retraites. » Le MSSS a déjà commencé à faire des projections pour 2025, mais ses données ne prennent pas en considération les médecins qui annoncent leur départ moins d’un an à l’avance. //