Une nouvelle présidente : la Dre Caroline Delisle
Deux grandes déceptions concernant la médecine familiale ont poussé la Dre Caroline Delisle à se présenter à la présidence de l’Association des médecins omnipraticiens de Richelieu–Saint-Laurent. La première : la réduction de la liberté des omnipraticiens. « Quand j’ai commencé, il n’y avait pas mille règles à respecter si je voulais changer de pratique, de clinique ou de région. Je pouvais également décider ce que j’effectuais dans mon cabinet. Maintenant, dans mon GMF, je ne décide que de 50 % de ce que je fais : il faut être ouvert le soir, faire tant d’heures, participer au guichet d’accès à la première ligne, etc. », explique la médecin qui exerce au GMF La Cigogne et à l’Hôpital Charles-Le Moyne, à Greenfield Park.
De grands attraits de la médecine familiale sont ainsi en train de s’effriter : la polyvalence et l’autonomie. « Le travailleur autonome commence à ne plus être autonome. Il faut laisser une certaine liberté de pratique aux médecins de famille », estime la nouvelle présidente.
La deuxième déception de la Dre Delisle est de voir de jeunes étudiants rejeter d’emblée la médecine familiale. Ils savent ce qu’il faut dire pour être admis en médecine : qu’ils veulent être omnipraticiens. Mais c’est la dernière chose qu’ils désirent. « Quand ils entrent en première année, ils sont déjà fixés. On a du travail à faire ! »
Devant ces constats, l’omnipraticienne a décidé de s’engager. « Si on n’agit pas, rien ne va changer. » Elle veut être au cœur de l’évolution de la médecine familiale. Elle souhaite participer à la création de nouveaux modèles d’organisation de la pratique médicale. Et elle veut également améliorer la communication entre les omnipraticiens et les instances syndicales. « Il ne faut pas seulement parler aux médecins. Il faut aussi écouter leurs problèmes, leurs aspirations et surtout leurs solutions pour mieux les représenter. Il faut, en outre, tenter d’augmenter le sentiment d’appartenance qui a baissé avec les années. » //