le Dr Sylvain Dion, un médecin aux préoccupations humaines
Le Dr Sylvain Dion, premier vice-président de la Fédération, vient de laisser son poste. Au cours de ses presque 20 ans au conseil d’administration, il a marqué la FMOQ.
Le premier vice-président de la FMOQ, le Dr Sylvain Dion, n’a pas sollicité un nouveau mandat. Membre du conseil d’administration de la Fédération depuis 19 ans, il part, mais laisse derrière lui un riche legs sur le plan humain.
Le Dr Dion a participé à un changement de culture au sein de la FMOQ. Il a, par exemple, été l’instigateur du Comité sur le mieux-être des médecins de famille. « Grâce à cette initiative, on a vraiment cassé le moule », reconnaît-il. Le comité a, pour commencer, contribué à un important sondage sur le bien-être et la satisfaction au travail des omnipraticiens. Presque le quart des médecins de famille ont répondu. Les informations recueillies, révélatrices, ont permis d’enclencher différentes améliorations (voir p. 16). Le dévoilement de ces données a également été l’un des moments forts du congrès des membres de mai 2022.
La création du comité pourrait marquer un tournant. « Je pense que ce groupe de travail nous permet de nous rapprocher de nos membres et de concevoir le rôle de la Fédération sous un angle beaucoup plus large que celui de la négociation des conditions de pratique et de rémunération », estime le médecin.
Au sein du conseil d’administration, le Dr Dion a par ailleurs représenté les médecins de CLSC, dont il était le président, mais il a aussi défendu des omnipraticiens aux pratiques différentes, comme les médecins enseignants et les médecins de la Santé publique. Il a fait partie de comités qui se sont penchés sur leur situation. « On a été capable de donner une voix à des milieux qui faisaient l’objet de préjugés. Ce sont des pratiques et des façons de travailler qui sont différentes, mais qui ont toutes leur valeur. On a fait évoluer les mentalités. »
Au cours de toutes ces années, les préoccupations du Dr Dion se sont par ailleurs élargies. « Ma vision est devenue celle des 10 000 médecins de famille qui exercent au Québec dans les divers secteurs de pratique. Il est important comme membre du conseil d’administration de s’élever au-dessus de la forêt et de sortir de son microcosme. »
Le Dr Dion est conscient que beaucoup de travail reste à faire : problème d’attractivité de la médecine familiale, pénurie d’omnipraticiens, essoufflement des membres. « C’est un peu la mort dans l’âme que je pars alors que ces dossiers ne sont pas réglés. Mais je sais qu’une relève dynamique arrive au conseil d’administration. » Lui, pour sa part, va maintenant pouvoir se consacrer totalement à la pratique de la médecine familiale. « C’est une belle profession », dit-il.
Président de l’AMCLSCQ de 2002 à 2022, le Dr Dion a travaillé à l’amélioration des conditions de pratique de ses membres. « On a réussi à obtenir du ministère de la Santé qu’il envoie des directives aux établissements pour que ces derniers garantissent aux médecins de CLSC un soutien adéquat, que ce soit concernant le personnel de secrétariat, les locaux, l’équipement informatique ou le dossier médical électronique. La situation s’est améliorée, mais n’est pas encore optimale. Néanmoins, ces directives constituent un outil pour nos médecins sur le terrain », affirme-t-il.
L’ex-président a également tenté d’améliorer les conditions de rétribution des médecins de CLSC grâce au mode de rémunération mixte. Le nouveau système n’a malheureusement pas rempli toutes ses promesses.
Au cours des deux dernières décennies, la situation a été difficile pour l’AMCLSCQ. Le nombre de ses membres n’a cessé de décroître. « On s’est battu contre vents et marées dans un contexte de réorganisation des soins, de fusions d’établissements, de création des CISSS et des CIUSSS. On a toutefois été capable, en travaillant avec nos membres, de les soutenir et de garder la flamme à de nombreux endroits pour pérenniser la pratique médicale en CLSC », indique le Dr Dion.
Pour tenter d’améliorer le recrutement, des représentants de l’association étaient par ailleurs toujours présents aux journées carrière des résidents. « On voulait faire savoir aux jeunes médecins qu’il est possible d’avoir une pratique intéressante en CLSC. On peut y exercer dans les services courants, mais aussi en soins à domicile, en soins palliatifs et en santé mentale. On a fait un peu le même exercice pour la pratique en Santé publique. »
Le Dr Dion est fier d’avoir assuré la relève avant de laisser, l’an dernier, la présidence de son association. « Au cours des dernières années, je suis allé chercher de jeunes médecins engagés. Ils assument maintenant le leadership de l’association avec beaucoup d’enthousiasme et de fougue. Ils ont réussi à améliorer le recrutement et la pratique en CLSC. » //