L’arrivée d’un enfant est un moment marquant dans la vie de tout parent. Cela implique souvent une pause dans la pratique professionnelle pour se consacrer pleinement à son nouveau-né. Pour les omnipraticiennes, la perte de revenu liée à un congé de maternité peut également susciter des préoccupations. C’est pourquoi il est essentiel d’anticiper et d’évaluer l’impact financier de cette période sur vos projets. Pour mieux comprendre les prestations auxquelles vous pourriez avoir droit durant votre congé de maternité et les différentes options qui s’offrent à vous, examinons l'exemple de Chloé.
David Lamy est planificateur financier et représentant en épargne collective – Fonds FMOQ. Jonathan Michaelsen est fiscaliste et planificateur financier - Fonds FMOQ. |
Chloé, 29 ans, est omnipraticienne rémunérée à l’acte dans un GMF depuis un an. Elle a choisi de reporter son incorporation jusqu’à son retour de congé de maternité. Sa part des dépenses mensuelles de la maisonnée, incluant l’hypothèque, s’élève à 6 500 $. Avec Julien, son conjoint de fait, elle prévoit accueillir un enfant en 2025 et s’interroge sur le financement de son congé de maternité. Pour s’assurer que la perte de revenu ne compromettra pas son désir de rester à la maison pendant les 12 mois suivant la naissance, elle décide de consulter sa planificatrice financière.
Sa planificatrice l’informe qu’en tant qu’omnipraticienne, elle aura droit à deux sources de prestations de maternité :
Étant membre d’une association régionale affiliée à la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ), Chloé est admissible à une indemnité de maternité, car elle a pratiqué la médecine dans le cadre du régime d’assurance maladie du Québec pendant au moins 10 semaines. L’indemnité est calculée en fonction de ses revenus des 12 derniers mois, divisés par 44 semaines. En 2024, la prestation maximale s’élève à 1 809 $ par semaine, versée hebdomadairement pour une durée maximale de 12 semaines.
Si Chloé doit payer des frais de cabinet, elle peut également demander une compensation spécifique de 802 $ par semaine pour couvrir ces frais pendant la même période.
Chloé aura également droit aux prestations du Régime québécois d’assurance parentale (RQAP), comprenant des prestations de maternité et des prestations parentales partageables entre parents. Elle pourra choisir entre le « régime de base », qui offre des prestations plus modestes sur une période prolongée, ou le « régime particulier », avec des prestations plus élevées sur une durée plus courte (tableau I). Notons que le montant des prestations du RQAP est calculé en fonction du revenu maximal assurable, lequel est plafonné à 94 000 $ en 2024.
Aux fins d’exemple, supposons que l’enfant de Chloé naît le 1er janvier 2025. L’omnipraticienne recevra alors un total de 65 533 $ pour l’année fiscale 2025 dans l’ordre suivant (tableau II).
Nous notons, qu’en optant pour le régime de base, le couple pourrait être éligible à 4 semaines partageables supplémentaires pour un montant hebdomadaire de 994 $ si le conjoint de Chloé se voit attribuer au moins 8 semaines de congé parental partageable.
Lors de l’analyse de sa situation, Chloé a estimé un coût de vie mensuel de 6 500 $, soit un besoin annuel de 78 000 $ après impôts. Cependant, sa planificatrice financière lui signale qu'elle ne recevra que 65 533 $ avant impôts en prestations de maternité sur 52 semaines. En tenant compte des impôts à payer sur ce montant, estimés à 16 784 $, Chloé fait face à un manque à gagner de 29 251 $.
Pour combler cet écart, sa planificatrice évaluera les épargnes disponibles, notamment ses REER, CELI et comptes non enregistrés. Ensemble, elles pourront déterminer l’ordre optimal de décaissement pour minimiser les impôts et maintenir le niveau de vie de Chloé pendant cette période de baisse de revenus. Il est donc essentiel pour elle de s’assurer de mettre de côté suffisamment de fonds pour couvrir ses dépenses durant les 52 semaines de son congé.
Les omnipraticiennes disposent de plusieurs options en matière de prestations et d’allocations pendant leur congé de maternité, leur offrant une continuité de revenu. Chaque situation est unique et mérite une planification attentive, tant au niveau du budget que de la coordination des différentes prestations. Une planification d’épargne en amont peut également s’avérer bénéfique pour faire face aux imprévus ou prolonger le congé si nécessaire.
Consulter un planificateur financier vous permettra de mettre en place une solution adaptée à vos besoins spécifiques, vous garantissant la tranquillité d’esprit nécessaire pour profiter pleinement de cette période précieuse de votre vie.
Note de la rédaction. Ce texte a été écrit, révisé et mis en pages par Conseil et Investissement Fonds FMOQ inc. et ses mandataires. Il n’engage que ses auteurs.