le passé, l’avenir et le présent
L’Association des médecins de CLSC du Québec (AMCLSCQ) a fêté ses 50 ans à l’occasion de son assemblée générale annuelle, le 18 octobre dernier. « Ensemble, nous avons une histoire riche et solide, et il nous reste encore tant à accomplir. Levons nos verres à cette incroyable aventure collective et aux nombreux succès qui nous attendent », a lancé le Dr Philippe Melanson, président de l’AMCLSCQ.
La fête, qui a pris la forme d’une soirée casino au bénéfice du Programme d’aide aux médecins du Québec, a été ouverte par les discours d’anciens présidents, dont le Dr Jean Rodrigue, le Dr André Munger et le Dr Sylvain Dion, qui ont rappelé les faits marquants et des anecdotes mémorables du passé de l’organisme.
L’avenir ? La nouvelle génération à la tête de l’AMCLSCQ, le Dr Melanson et la Dre Gaëlle Camus, vice-présidente, l’envisage avec optimisme. « Pour le futur, nous souhaitons être présents pour vous, défendre la pratique médicale de première ligne en établissement, a expliqué la Dre Camus. Nous voulons continuer à faire reconnaître aux instances politiques, ministérielles et fédératives nos modes de pratique, de rémunération et d’organisation du travail. Le nouveau modèle d’organisation des soins reflète beaucoup ce que nous prônons, ce que nous apprécions de notre pratique en CLSC, c’est-à-dire la pratique collaborative avec les autres intervenants. Il y avait bien sûr un médecin de CLSC dans le comité initial. »
En ce qui concerne le présent, l’heure est notamment au renouvellement de l’accord-cadre pour la FMOQ. « Sur quels principes reposera-t-il ? Sur la valorisation de la médecine familiale, la correction de l’écart de rémunération, les améliorations du modèle d’organisation des soins de première ligne, l’équité entre les différents secteurs de pratique et la simplification de l’entente », a expliqué le Dr Marc-André Amyot, président de la Fédération, aux médecins de famille présents à l’assemblée générale annuelle.
Simplifier l’Entente ? C’est possible, assure le Dr Amyot. Il veillera également à l’équité entre les différents domaines de la médecine familiale. « On parle beaucoup de première ligne, mais tous les secteurs de pratique, que ce soit la deuxième ligne, l’urgence, l’hospitalisation, la santé publique, la toxicomanie, l’enseignement, sont couverts. Nous avons déposé, à la fin de septembre, notre cahier des demandes, qui est le résultat d’une consultation de tous les comités de la FMOQ et de toutes les associations. » La FMOQ réclame notamment une augmentation substantielle du tarif horaire.
La Fédération poursuit par ailleurs ses consultations sur l’amélioration de l’organisation des soins en première ligne. « C’est vous qui donnez les services et êtes en contact avec les patients. C’est vous qui allez nous dire quelles devraient être les meilleures façons d’organiser les soins pour améliorer le service », a dit le président.
L’exercice est important, a indiqué le Dr Melanson dans son propre rapport. « L’organisation de la première ligne doit être repensée. Tout le monde est d’accord sur le fait que le statu quo présente beaucoup de faiblesses. Et une fois que l’on aura repensé la structure de ce futur modèle, il faudra trouver un mode de rémunération qui s’adaptera à cette réalité. »
L’AMCLSCQ a par ailleurs différents projets. « Nous avons une table de concertation avec le ministère de la Santé sur les soins courants, le soutien à domicile et les centres d’hébergement et de soins de longue durée. » Une rencontre avec des représentants du gouvernement aura lieu au début de 2025. « Nous voulons rendre nos pratiques plus attrayantes, montrer qu’il y a plusieurs modèles efficaces, puis instaurer une cogestion médicale performante et fonctionnelle », a indiqué le Dr Melanson.
L’association est là pour ses membres, a souligné le président. « Si jamais vous avez des problèmes de soutien à la pratique, de non-respect de la circulaire, d’absence de dossier médical électronique ou s’il y a une situation que vous jugez inacceptable, écrivez-nous. »
Le prix Inukshuk a été remis au Dr Sylvain Dion, ex-président de l’AMCLSCQ. Cette distinction est remise à des médecins qui ont contribué à la vie syndicale et professionnelle, sont des modèles reconnus par leurs collègues et se sont démarqués par leurs réalisations.
« En cette occasion spéciale marquant le 50e anniversaire de l’association, c’est avec beaucoup de fierté que nous te décernons le prix hommage Inukshuk 2024 pour souligner ton engagement exceptionnel au sein de notre association, a dit le Dr Melanson au lauréat. Tu as su nous guider, nous informer et défendre la pratique de la médecine de première ligne en établissement. Tes talents d’orateur et de communicateur nous ont grandement aidés au cours des dernières années. »
Le Dr Dion a aussi été premier vice-président de la FMOQ. « Tu as su défendre les conditions de pratique de tous les médecins de famille. Malgré les tempêtes politiques, tu as su maintenir le cap et œuvrer avec détermination à améliorer notre système de santé. Tu as été un mentor pour moi. Tu as su avoir une relève motivée et effectuer une transition fluide », a mentionné le Dr Melanson.
Pour le Dr Dion, un inukshuk est notamment un point de repère. « Je pense que le plus grand inukshuk qu’il est important de souligner, ce sont les 50 ans de l’association des médecins de CLSC. C’est une association qui est partie de rien, a survécu et est, à mon point de vue, vouée à un grand avenir. »