Facteurs de risque selon les phases de la vie
Pour bénéficier à la fin de sa vie d’un cerveau le plus performant possible, on doit porter une attention particulière à divers facteurs. Chaque phase de l’existence comporte des éléments dont il faut se préoccuper.
Durant la première étape de la vie, l’apprentissage est capital. « La scolarité constitue le facteur le plus important de prévention de la démence, parce que l’on crée ainsi des réserves cognitives. Quand on étudie, les neurones du cerveau se mettent à communiquer entre eux pour établir un réseautage qui permet de nouvelles acquisitions. C’est ce que la maladie d’Alzheimer détruit. Il faut donc arriver à l’âge adulte avec le plus grand nombre possible d’interconnexions », explique le Dr José Morais, responsable du Programme de formation sur les troubles neurocognitifs de l’Université McGill. Par la suite, il faut continuer à apprendre : des langues, la musique, la danse et d’autres activités.
Vers la quarantaine, les facteurs de risque vasculaires peuvent devenir plus menaçants. « La circulation sanguine dans le cerveau est importante pour maintenir les fonctions cérébrales, ajoute le gériatre. Il est donc primordial de se préoccuper de l’hypertension, du diabète, de l’obésité et de l’inactivité physique. »
Au troisième âge, les contacts sociaux sont critiques. « Quand on fait passer une résonance magnétique fonctionnelle à une personne qui fait des mots croisés et à une autre qui est en discussion, on voit dans le cerveau de la deuxième beaucoup plus de zones qui fonctionnent et sont allumées. Au cours d’une conversation, on doit écouter, analyser et réfléchir à notre réponse. Les personnes âgées qui sont isolées socialement présentent un très grand risque de perte cognitive », indique le Dr Morais.
Les relations sociales nécessitent toutefois de bons organes sensoriels. La vision et surtout l’ouïe sont importantes. « L’état cognitif de gens qui ont des problèmes d’audition se détériore plus vite », mentionne le professeur.
Mais pour arriver à la fin de la vie dans le meilleur état possible, le cerveau doit également être protégé. Il faut ainsi éviter les traumatismes crâniens, la cigarette et la dépression.
Tous ces éléments se retrouvent dans la liste des douze facteurs de risque publiée en 2020 par la commission du Lancet sur la démence, qui inclut aussi la consommation excessive d’alcool et la pollution de l’air. « Modifier ces 12 facteurs de risque peut prévenir ou retarder jusqu’à 40 % des démences », soutient le rapport1.
1. Livingston G, Huntley J, Sommerlad A et coll. Dementia prevention, intervention, and care: 2020 report of the Lancet Commission. Lancet 2020 ; 396 (10248) : 413-46.
DOI : 10.1016/S0140-6736(20)30367-6.