Résultats du 2e tour : encore 68 postes libres
Au second tour du jumelage des étudiants en médecine avec les facultés de médecine canadiennes, certains des nombreux postes libres en médecine familiale au Québec ont été pourvus.
Au Québec, après le second tour effectué par le Service canadien de jumelage des résidents (CaRMS), le 25 avril, il restait 68* postes libres en médecine familiale sur les 87 vacants au premier tour (encadré). « Dix-neuf places ont été pourvues. Ce n’est vraiment pas beaucoup. On reste avec beaucoup de postes », constate la Dre Anne-Louise Boucher, directrice de la Planification et du Développement organisationnel, à la FMOQ.
Par rapport aux années précédentes, les progrès sont faibles. Ainsi, en 2024, les finissants en médecine ont pourvu au second tour 87 % des postes en médecine familiale au Québec, ce qui est légèrement supérieur au taux de 85 % des trois dernières années. « Il n’y a pas de dégringolade. On a toujours l’impression que les résultats vont s’effondrer à cause de ce qui se passe sur le plan politique, mais on voit plutôt une stabilité », affirme la directrice.
Du côté de la médecine spécialisée, en revanche, toutes les places ont été prises par des étudiants en médecine, sauf une en pathologie diagnostique et moléculaire à l’Université de Sherbrooke.
Dans le reste du Canada, les résultats semblent, à première vue, excellents pour l’omnipratique. Seulement neuf postes de résidence en médecine familiale sont restés vacants. Au premier tour, toutefois, bien des places étaient libres (encadré).
« Il en restait davantage qu’au cours des années passées, explique la Dre Boucher. Au deuxième tour, le Canada anglais a réussi à pourvoir beaucoup de postes. Avec quels candidats ? On l’ignore. Les médecins qui viennent d’autres pays, comme les États-Unis, ne peuvent postuler au premier tour. Ils doivent attendre le second. »
La crise qui frappe la médecine familiale ne sévit par ailleurs pas qu’au Québec. « Quand on regarde la littérature, on voit que partout des omnipraticiens abandonnent la pratique, prennent leur retraite ou diminuent leur patientèle. Dans tout le Canada, on entend des signaux d’alarme, que ce soit en Alberta, en Colombie-Britannique ou en Ontario ». Et le constat s’étend aussi aux autres pays.
Le problème, en particulier au Québec, est multifactoriel. « Nous ressentons davantage la crise, parce qu’en plus il y a entre autres des facteurs politiques aggravants. Des élus dénigrent la médecine familiale. Il y a également en première ligne toutes les contraintes liées à la pratique, notamment à cause de certains règlements et de certaines lois. La médecine familiale doit être plus valorisée. »
* Ne comprend pas les postes du campus de Moncton de l’Université de Sherbrooke.