Nouvelles syndicales et professionnelles

Médecin de famille de l’année

La Dre Maureen Doyle : une carrière aux multiples facettes

Nathalie Vallerand  |  2024-08-01

MDoyle

La Dre Maureen Doyle a été nommée Médecin de famille de l’année par le Collège québécois des médecins de famille. Cette distinction rend notamment hommage aux qualités de leader et de communicatrice qu’on lui reconnaît depuis ses débuts en médecine, il y a 41 ans.

« Je reçois cet honneur avec humilité, car bien d’autres collègues le mériteraient, a affirmé la lauréate. Cela dit, la médecine est une profession gratifiante, et ce prix me confirme que j’ai fait le bon choix. »

Née en Ontario, la Dre Doyle y a exercé jusqu’en 1992, année où elle s’est établie au Québec. Aujourd’hui, elle pratique au centre de médecine familiale St. Mary (GMFU), qu’elle dirige depuis 2014 et où elle supervise des résidents et de futures infirmières praticiennes spécialisées. Elle suit quelque 500 patients âgés de 2 semaines à 95 ans.

Qu’est-ce qu’un bon médecin de famille, selon la Dre Doyle ? C’est à la fois un expert médical, un communicateur, un coordonnateur des soins et un défenseur des patients. « Nous devons nous efforcer de remplir tous ces rôles le mieux possible, car nos patients ont tellement de besoins. Cependant, le rôle le plus important est celui de communicateur parce que nous devons aider les patients à comprendre leur maladie et leur expliquer comment accéder aux services. Comme l’organisation du système de santé est complexe, nous devons aussi nous assurer que nos patients reçoivent bien les soins. »

Conjuguer médecine et administration

Diplômée en administration des affaires, la Dre Doyle a assumé plusieurs fonctions administratives au cours des vingt dernières années. De 2004 à 2014, à titre de directrice du programme de résidence de son GMFU, elle a participé activement à la transition vers une approche d’évaluation basée sur les compétences. Maintenant directrice de l’établissement, elle supervise les travaux d’agrandissement du plus grand GMF-U du Québec avec ses 43 médecins et 52 résidents.

Très appréciée de ses collègues, la Dre Doyle possède des compétences en communication qui lui permettent de relever les défis avec brio, comme le souligne son dossier de candidature. Et malgré son imposante charge de travail, elle continue de voir des patients au service de consultation sans rendez-vous de son GMFU. « En médecine, notre raison d’être est de prendre soin des patients, commente la médecin de famille de l’année. Il faut donc s’assurer d’offrir plusieurs plages de rendez-vous. Tout comme mes collègues, je donne des consultations les soirs et les week-ends quand c’est à mon tour. » Dévouée à ses patients, elle a l’habitude d’en appeler quelques-uns après ses heures de consultation pour discuter de résultats de tests ou simplement pour s’assurer qu’ils vont bien. « Les tâches administratives peuvent attendre, mais pas les patients », affirme-t-elle.

Prendre soin de la relation médecin-patient

L’enseignement occupe une grande place dans la carrière de la Dre Doyle. Avant d’être superviseure clinique à son GMFU, elle a notamment été coresponsable des cours de médecine au premier cycle à l’Université McGill. « Pour enseigner, je dois demeurer à la fine pointe des connaissances. C’est fantastique, parce que j’aime apprendre. Mais il n’y a pas que le savoir médical. Aider les résidents à améliorer leurs habiletés à communiquer avec les patients est tout aussi important. »

Quel message aimerait-elle transmettre à la nouvelle génération de médecins de famille ? « Ce qui m’a apporté le plus de bonheur dans l’exercice de ma profession, c’est la relation que j’ai développée avec mes patients au fil des années. Malheureusement, à l’heure actuelle, on semble accorder moins d’importance à ce lien. Il est devenu fréquent pour les patients de voir un médecin différent à chaque nouveau problème de santé. Pourtant, il est essentiel pour le clinicien de comprendre la personne dans sa globalité, car tout ce qu’elle vit peut avoir un effet sur sa santé. J’aimerais donc dire aux jeunes médecins : “Quoi qu’il arrive, veillez à ce que la relation médecin-patient reste une priorité.’’ »

 

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