Nouvelles syndicales et professionnelles

Collaboration Santé internationale

Dons de matériel pour les pays en développement

Emmanuèle Garnier  |  2014-04-25

Vous avez dans votre clinique un microscope inutilisé ? Des défibrillateurs remisés ? Des chaises en trop ? De vieilles lampes d’examen ? Tout cet équipement dont vous ne vous servez pas serait précieux pour des cliniques de pays en voie de développement.

Conteneur au Mali

« Quand les médecins changent leur équipement pour des appareils plus modernes, par exemple quand ils passent au numérique ou quand ils achètent un nouveau mobilier, ils peuvent nous téléphoner et on ira chercher l’ancien matériel. S’ils font faire une évaluation de leur don par une entreprise externe, on pourra leur donner un reçu pour les impôts », explique Mme Pierrette Defoy Dolbec, directrice générale de l’organisme Collaboration Santé Internationale (CSI).

Situé à Québec, le CSI est un organisme à but non lucratif qui, depuis 46 ans, ravitaille en fournitures et matériel médicaux, et parfois scolaires (encadré), des organismes non gouvernementaux, des associations de missionnaires et des regroupements populaires ayant des projets de développement. Le CSI dessert des pays comme Haïti, le Honduras, l’Ouganda, le Sénégal, le Cameroun, le Bénin et le Guatemala.

Le CSI recueille déjà le matériel du réseau de la santé dont aucun établissement de soins n’a besoin. Seul organisme autorisé par le ministère de la Santé et des Services sociaux à faire cette collecte, il obtient ainsi de l’équipement des CLSC, des hôpitaux et des CHSLD.

Mme Defoy Dolbec a visité plusieurs dispensaires et collèges que son organisme a équipé. « Le matériel qu’on leur offre est très souvent de qualité supérieure à ce qu’ils peuvent acheter sur place. »

Fournir des médicaments

Le CSI fournit aussi à ses partenaires des médicaments destinés aux dispensaires et aux hôpitaux : analgésiques, anesthésiques locaux, antibiotiques, diurétiques, solutions antiseptiques, acide folique, antipaludique, antituberculeux, antidiarrhéiques, sels de réhydratation, etc.

Les cliniques québécoises peuvent également apporter leur contribution sous forme de médicaments. « On les prend avec grand plaisir. Il faut cependant qu’il reste plus d’un an avant la date d’expiration. On suit les normes de l’Organisation mondiale de la Santé. »

Le CSI a aussi besoin de dons en argent pour acheter des médicaments précis pour les pays qu’il aide. Il s’approvisionne auprès de la Fondation IDA, aux Pays-Bas, qui lui offre des prix intéressants. L’organisme, qui achète généralement pour 100 000 $ par année de médicaments, passe deux ou trois commandes pour réduire le risque de perte causée par la péremption des produits.

Vérification du matériel

En 2013-2014, le CSI a envoyé dans une vingtaine de pays trente-cinq conteneurs renfermant plus de 4 millions de dollars d’équipement, de médicaments, de fournitures médicales et de matériel complémentaire. Certains dons permettent parfois simplement d’améliorer les conditions dans lesquelles les soins sont donnés. Des lits, par exemple, évitent aux femmes d’accoucher par terre. « Très souvent, on va recevoir des tables d’examens, du mobilier – comme un bureau et des chaises – qui vont être mis dans un dispensaire pour faire un cabinet de médecin. »

Le CSI vérifie le matériel reçu. Les tables d’examen qu’il enverra, par exemple, seront propres et fonctionneront bien. « Pour l’équipement électronique et autres, on a des bénévoles, dont des spécialistes en électronique et un ingénieur en biomédical. » Lorsqu’un appareil ne fonctionne pas, ils essaient de le réparer ou le gardent pour les pièces. S’il n’y a plus moyen de l’utiliser, il est envoyé au recyclage. En 2013-2014, le CSI a récolté 30 000 $ en vendant une cinquantaine de tonnes de métaux.

Le choix des organismes receveurs

Encadré - collaboration

Quels organismes reçoivent le matériel du CSI ? Comment se fait leur sélection ? « Avant d’envoyer le matériel, on prend beaucoup de précautions », indique Mme Defoy Dolbec. Le CSI fait remplir aux organismes demandeurs un formulaire, se renseigne sur leur compte et peut appeler l’ambassade canadienne du pays pour avoir des informations.

« On s’assure que l’organisme est sérieux et crédible. Il doit aussi être capable de faire le dédouanement du matériel quand il arrive et savoir l’utiliser correctement. Quand les conteneurs partent, on est à peu près assurés que les résultats vont être très bons. » La directrice générale fait d’ailleurs au moins deux voyages de vérification par an : un en Afrique et un en Amérique du Sud.

Pour faire un don en matériel, en médicaments ou en argent : 418 522-6065. Le CSI est en mesure d’aller chercher du matériel partout au Québec.

Pour en savoir plus : www.csiquebec.org. //