ma profession, mon engagement
Les 28 et 29 mai, la FMOQ organise à Montréal un congrès syndical intitulé Ma profession, mon engagement. « Notre accord-cadre arrive à échéance à la fin de mars. On doit donc en renégocier un nouveau avec le gouvernement. On s’est dit qu’on allait consulter nos membres à ce sujet. Ce congrès se veut donc une rencontre pour bâtir le cahier des demandes », explique la présidente du comité organisateur du congrès, la Dre Josée Bouchard, également présidente de l’Association des médecins omnipraticiens du Bas-Saint-Laurent.
Le contexte politique actuel est cependant houleux. L’adoption du projet de loi 10, sur la réorganisation du réseau de la santé, et le dépôt du projet de loi 20, qui va réglementer la pratique des omnipraticiens, ont fait surgir de nouvelles priorités. « Nous avons un peu modifié le programme à cause des nouveaux enjeux. Il ne s’agit pas seulement de demander au gouvernement de nouvelles conditions de rémunération, mais également de se défendre et de se mobiliser », dit la présidente.
Le congrès parlera aussi de solutions. Les deux vice-présidents de la Fédération, les Drs Marc-André Amyot et Sylvain Dion, aborderont la question du défi d’offrir à la population un meilleur accès à un médecin de famille. Ils présenteront les solutions que le comité sur l’accessibilité de la FMOQ a élaborées. « On veut diffuser ce plan. On désire que les médecins le comprennent et se l’approprient. D’autres idées peuvent être proposées. Le congrès sera aussi un forum de discussion. On sait qu’il y a un problème concernant l’accès à la première ligne, et il va falloir le régler. Mieux vaut le résoudre nous-mêmes que de se faire imposer des solutions assorties de pénalités. »
Les Drs Amyot et Dion discuteront par ailleurs des répercussions qu’auront à la fois la nouvelle loi sur la réorganisation du réseau de la santé et le projet de loi 20. Ils évalueront parallèlement les effets de l’arrivée d’autres professionnels de la santé dans le champ de pratique des médecins de famille.
Le colloque accueillera également des conférenciers invités. L’un d’eux, M. Jean-Louis Denis, professeur à l’École nationale d’administration publique, présentera divers systèmes de santé ailleurs au Canada et dans le monde. Il discutera également de l’écart de rémunération entre les omnipraticiens et les spécialistes au Québec et dans les autres provinces.
« On a beaucoup parlé au cours des dernières négociations de l’écart de rémunération avec les spécialistes et auparavant de l’écart avec celle des omnipraticiens des autres provinces. Où en est-on ? Est-ce qu’on se compare avantageusement à ces deux groupes ou est-ce que les écarts sont restés les mêmes ? », se demande la Dre Bouchard.
Le congrès comportera également des ateliers pour permettre aux participants de soumettre leurs propositions en vue du renouvellement du prochain accord-cadre. Les divers domaines d’activité seront étudiés : urgence, cliniques médicales, soins aux patients hospitalisés, obstétrique, etc. « On veut donner aux médecins la possibilité de nous dire ce qu’ils veulent. C’est à partir de ces suggestions que le cahier des demandes va être rédigé. Même si on est dans un contexte politique difficile, il va falloir déposer un cahier des demandes. On devra aller voir si on peut négocier avec le gouvernement une nouvelle entente. »
Certains ateliers porteront sur des sujets touchant directement la pratique des médecins de famille : ce qui est médicalement requis, les frais accessoires, la « notion du lui-même », les différents modèles d’organisation. Des discussions de groupe auront également lieu sur l’entrepreneuriat, la place de l’omnipraticien en deuxième et troisième ligne, les indicateurs de performance et le profil de pratique des médecins de famille québécois.
« Le congrès syndical va être l’occasion pour les médecins de famille de donner leur opinion, indique la Dre Bouchard. C’est là où ils peuvent obtenir une écoute attentive, proposer des solutions et faire des critiques constructives. Si on veut faire partie de la solution, c’est à ce congrès qu’il faut être. » //