La Dre Geneviève Côté, présidente de l’Association des médecins omnipraticiens de Laval, sait que le compte des patients inscrits se poursuit. Que l’objectif de fournir un médecin de famille à 85 % de la population n’est pas encore atteint. Mais elle ne tordra pas les bras de ses membres.
« Je n’ai pas prévu d’activité pour vous rencontrer et vous dire de travailler plus fort, a expliqué la Dre Côté au cours de l’assemblée générale annuelle de l’AMOL. Nous allons continuer à travailler avec le département régional de médecine générale (DRMG). Nous allons essayer de trouver une manière de vous épauler. Nous avons des ressources financières. Nous pouvons faire des projets. Notre rôle, comme association, sera de trouver des moyens pour que vous vous sentiez mieux dans votre pratique, que vous soyez plus efficaces. »
Déjà, le chef du DRMG travaille avec le coordonnateur du guichet d’accès à un médecin de famille. « Leur approche est de suggérer une cible aux nouveaux facturants. Ce seront ces derniers qui prendront la plus grande part des patients. Une plus petite proportion sera répartie parmi les différentes équipes à la hauteur de ce qu’elles sont capables de faire », indique la présidente.
Les patients qui restent dans le guichet sont nombreux à avoir des problèmes de santé mentale. Et il est difficile pour les médecins de famille de Laval d’obtenir une consultation avec un psychiatre.
« Quand on demande une consultation au guichet d’accès en santé mentale adulte, on reçoit un rapport qui nous donne un diagnostic et une recommandation de traitement basés sur une discussion entre un psychiatre et une infirmière, ce qui n’est pas adéquat », mentionne la présidente.
L’association compte donc recueillir des données pour discuter du problème avec les acteurs concernés du réseau local. « Si vous avez encore ce genre d’évaluation sans que le patient ait été vu par le psychiatre, pouvez-vous me l’envoyer par télécopieur », a demandé la Dre Côté à ses membres.
Le projet Rendez-vous santé Québec (RVSQ) va bientôt être complètement déployé. « Nous allons rester vigilants comme association. S’il y a des problèmes, nous serons là. » Néanmoins, le projet est bien pris en charge par le DRMG. « Il y a une équipe qui s’y consacre. »
Toutefois, la question des coûts a causé des inquiétudes. « Les fournisseurs de dossiers médicaux électroniques (DME) voulaient demander des frais pour intégrer le RVSQ, mais cela a été réglé », a expliqué la présidente. Il y a par ailleurs un certain mécontentement à Laval concernant les fournisseurs de DME. « Les frais augmentent, et la qualité du service diminue. Il y a de plus en plus de pannes. »
La Dre Côté compte agir. « Comme clients, on a le pouvoir de faire ensemble des pressions sur les fournisseurs pour avoir un meilleur service. À la table des GMF, nous avons discuté de la possibilité d’organiser une journée d’information où l’on inviterait les concurrents à présenter leurs produits. Nous allons explorer cette avenue. »
Une des priorités de la Dre Côté est le bien-être de ses membres. « L’amélioration des soins passe par le fait de prendre soin de nous. Nous avons commencé à rassembler les acteurs de la région qui travaillent à cette question. »
L’AMOL a d’ailleurs repris le dossier du suivi médical des médecins. « Nous allons dresser une liste d’omnipraticiens qui acceptent de prendre en charge leurs collègues. Vous pouvez donner votre nom même si ce n’est que pour suivre une seule personne. Nous allons contacter personnellement les médecins de la liste quand quelqu’un nous fera une demande pour un suivi médical. Nous nous assurerons de ne pas apparier des gens qui travaillent ensemble. »
En ce qui concerne le bien-être moral des médecins, l’AMOL vient de créer une nouvelle section dans son infolettre intitulée Les Bons coups. « Cela peut être juste de parler d’un collègue que vous trouvez fantastique, a mentionné la Dre Côté. Vous pouvez aussi parler d’une initiative que vous avez mise en place dans votre équipe. Le but est de recréer une culture dans laquelle il est agréable de travailler ensemble, où il y a de la civilité et où l’on se traite avec bienveillance. » //