Avec l’arrivée de septembre vient le retour dans l’actualité de nombreux dossiers concernant les médecins omnipraticiens et leurs patients, mais aussi le signal de départ de la tournée annuelle de la direction de la Fédération. Au cours des prochaines semaines, le président et ses directeurs iront rencontrer les membres dans toutes les régions du Québec. Nous souhaitons d’ailleurs plus que jamais cette année qu’un grand nombre de médecins soient présents à l’assemblée annuelle de leur association puisque des sujets d’intérêt y seront abordés. Des sujets qui ont évidemment un lien direct avec les priorités de la Fédération ou avec celles du gouvernement. Effleurons-les brièvement !
D’abord, il y a évidemment l’enjeu de la prise en charge et du taux d’inscription qui atteint tout de même plus de 81 %. C’est un exploit remarquable quand on sait que ce taux se situait à 67 % il y a quelques années à peine et que la charge de travail des médecins de famille en établissement demeure considérable et tout aussi importante, même si le gouvernement s’était engagé à l’alléger. Cela étant dit, malgré la surcharge de travail et certains irritants encore trop nombreux (peu de soutien professionnel, fardeau administratif important, accès difficile aux consultations spécialisées et aux plateaux techniques, etc.), notre engagement à doter les Québécois qui le souhaitent d’un médecin de famille, particulièrement les patients vulnérables, doit demeurer. C’est pourquoi la progression positive sur ce plan doit se maintenir et même se poursuivre. Le printemps dernier, la Fédération s’est entendue avec le gouvernement pour mettre en place des mesures ayant pour but de valoriser davantage la prise en charge d’un nombre important de patients. Jumelée à l’arrivée en pratique d’une cohorte de nouveaux médecins de famille, cette entente devrait, selon nous, assurer une hausse continue du nombre de nos concitoyens pris en charge par un médecin de famille.
Il y aura aussi au menu automnal la volonté du gouvernement de revoir le mode de rémunération en première ligne en introduisant un mode à capitation. La Fédération étant ouverte sur ce sujet, les discussions risquent de s’accélérer dans les mois à venir. Il est important toutefois de rappeler qu’environ le tiers de la rémunération des omnipraticiens du Québec est déjà versé sous une forme ou une autre de capitation, soit autrement qu’à l’acte. Nous ne croyons pas à un modèle à capitation pure. Ce nouveau mode à capitation devra donc nécessairement conserver un pourcentage de rémunération à l’acte afin de maximiser les effets positifs d’un tel changement et d’en réduire le plus possible les effets négatifs. Comme il s’agit d’un changement très important, il est impératif que tous les détails qui y sont liés soient bien arrêtés pour que la mise en œuvre se fasse de façon ordonnée de manière à éviter des effets collatéraux nuisibles.
Enfin, le dossier de l’équité avec nos collègues médecins de famille ontariens en ce qui a trait à la rémunération continuera de nous occuper, car les résultats de l’étude de l’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS) devraient être officiellement acheminés à la Fédération et au gouvernement sous peu. Tout en respectant l’accord-cadre convenu en septembre 2017, l’enclenchement de discussions avec la partie gouvernementale devrait permettre d’atteindre enfin une équité relative tout en tenant compte évidemment de différents facteurs, dont la charge de travail et le coût de la vie dans chaque province. À titre de rappel, les données officielles compilées et analysées par la Fédération au cours des dernières années nous amènent à conclure de notre côté, à l’heure actuelle, à un écart significatif favorisant nos collègues ontariens.
Beaucoup de travail nous attend donc encore cet automne. L’étendue des chantiers est grande. Toutefois, nous entendons tout mettre en œuvre pour faire avancer bon nombre de dossiers dans l’intérêt de la médecine de famille, mais surtout dans l’intérêt de nos concitoyens et dans l’optique d’assurer la qualité des soins.
Le 15 août 2019
//
Le président, Dr Louis Godin |