Affronter la deuxième vague de la pandémie
Le 17 septembre, l’assemblée générale annuelle des omnipraticiens de la Gaspésie s’est tenue par visioconférence, pandémie oblige.
Ce n’est pas de gaieté de cœur que l’Association des médecins omnipraticiens de la Gaspésie (AMOG) a renoncé à se réunir en personne pour son assemblée générale annuelle. « Comme notre territoire est grand, c’était une occasion de se voir au moins une fois par année », dit son président, le Dr Sylvain Drapeau. Ses impressions sur la nouvelle formule sont mitigées. « C’est une solution de rechange efficace qui permet de faire le point sur les différents dossiers, mais on perd la chaleur humaine. Et ça ne permet pas les discussions informelles. »
C’est peut-être ce qui explique en partie pourquoi seulement vingt-huit médecins ont assisté à l’événement cette année, alors qu’il y en a une cinquantaine habituellement. « On aurait pu croire que le fait de pouvoir y participer dans le confort de son foyer aurait attiré plus de monde, mais c’est plutôt le contraire qui s’est produit », fait remarquer le Dr Drapeau. Il faut dire que l’AGA est habituellement précédée d’une journée et demie de formation, ce qui contribue à accroître le taux de participation. Une formule qui n’était pas possible cette année.
Le Dr Drapeau a toutefois annoncé à l’assemblée générale que l’AMOG offrira cet automne des formations virtuelles de quatre-vingt-dix minutes pour « pallier le déficit de formation causé par la COVID-19 ». Les problèmes digestifs et l’ostéoporose figureront parmi les premiers sujets traités.
Quand l’assemblée des médecins gaspésiens a eu lieu, la deuxième vague de la pandémie commençait à déferler sur le Québec. « On se prépare en conséquence », a affirmé le Dr Drapeau avant de présenter certaines des mesures prises.
Ainsi, le « comité SWAT », créé au printemps par le centre intégré de santé et de services sociaux de la Gaspésie, poursuit ses activités. Ce groupe régional réunit des représentants du Département régional de médecine générale et des hôpitaux et a pour mission de résoudre les problèmes d’accès aux soins.
Un exemple ? Lors de la première vague, le comité a obtenu du ministère de la Santé que les patients de la région de Maria soient transférés à l’Hôpital de Rimouski par avion-hôpital au lieu de faire deux heures et demie d’ambulance. Situé dans le Bas-Saint-Laurent, l’Hôpital de Rimouski est le centre désigné de la Gaspésie pour les hospitalisations liées au coronavirus.
L’Association des médecins omnipraticiens de la Gaspésie va offrir des formations virtuelles de quatre-vingt-dix minutes pour pallier la diminution de cours causée par la pandémie. |
Au moment de l’AGA, en septembre, un autre comité régional était sur le point d’être créé, mais pour les zones froides cette fois-ci. Notons qu’en Gaspésie, les centres d’évaluation de la COVID sont situés dans les urgences des hôpitaux et pris en charge par un seul médecin de famille.
« Avec la recrudescence habituelle des symptômes grippaux à l’automne, ces médecins pourraient ne pas suffire à la tâche, s’est inquiété le président de l’AMOG. Des omnipraticiens des zones froides devront peut-être aller leur prêter main-forte, surtout si les GMF et les cliniques voient leur achalandage diminuer, comme cela s’est produit lors de la première vague. Le nouveau comité devra se pencher là-dessus. »
Le service Rendez-vous santé Québec (RVSQ) peut également s’avérer utile pour mieux gérer l’afflux de patients si la COVID-19 frappe fort. « On est en train de le mettre en place pour favoriser la communication entre les partenaires, a signalé le Dr Drapeau. Si un patient consulte à l’urgence et est classé P4 ou P5, l’infirmière pourra utiliser RVSQ pour lui donner un rendez-vous dans une clinique en zone froide. Cela permettra de diminuer l’achalandage à l’urgence. » //