À l’hôpital de Joliette, la Dre Danielle Daoust, omnipraticienne, avait à traiter des patients de nombreuses nationalités. Turcs, Russes, Polonais, Roumains, Hongrois, Ukrainiens, Allemands, etc. Elle s’entretenait avec eux sans interprète. Elle pouvait aisément faire une anamnèse ou discuter avec eux de problèmes psychosociaux complexes.
La Dre Daoust avait un truc : Google Translate. « On dicte sur notre téléphone, puis on fait écouter au patient. Quand il nous répond, Google peut nous donner la réponse par écrit ou verbalement. C’est rapide et pratique. C’est comme si on conversait en français. »
La première fois que la Dre Daoust a utilisé Google Translate, c’était dans un cas d’aide médicale à mourir. Le patient, un Irlandais âgé à l’accent très difficile à comprendre, pleurait. Sa femme pleurait. La médecin était désemparée. Puis tout à coup, elle a eu l’idée audacieuse de recourir à la technologie. « On a été capable d’avoir une véritable discussion grâce à Google Translate. Il fallait voir le visage du patient qui regardait le téléphone et était complètement éberlué. Cette façon de procéder peut créer un lien parce que la personne constate qu’on fait un effort pour la comprendre. » //