Nouvelles syndicales et professionnelles

Départ du Dr Alain Demers

14 ans à la présidence de l’association de l’Estrie

Élyanthe Nord  |  2022-11-29

Alain Demers

Quand le Dr Alain Demers est devenu président de l’Association des médecins omnipraticiens de l’Estrie (AMOE), en 2008, plusieurs aspects du fonctionnement de la FMOQ le dérangeaient. Il lui semblait, par exemple, que le président de la Fédération devait être élu par tous les omnipraticiens.

Le médecin voulait aussi voir le conseil de la FMOQ jouer un rôle beaucoup plus important. « Au cours de cette réunion, on nous présentait des rapports. Nous posions des questions, mais il n’y avait pas d’échange d’idées. Les délégués avaient une fonction plutôt passive », se souvient-il.

Le Dr Demers a contribué à modifier la situation. Aujourd’hui, des années plus tard, il quitte la présidence de l’AMOE avec, notamment, cette satisfaction.

Changements

En 2007, un nouveau président, le Dr Louis Godin, arrive à la tête de la FMOQ. Il veut, au cours de son mandat, entre autres modifier les statuts et règlements de la Fédération. Tout de suite, le Dr Demers manifeste son désir de faire partie du groupe de travail qui se penchera sur la question. Le projet démarre en 2016.

Après un an de travail, le comité propose différents changements qui sont presque tous adoptés. Le fonctionnement et le rôle du conseil sont complètement transformés. « Les réunions du conseil ont été modifiées pour que les délégués puissent exprimer leurs idées dans des ateliers au cours de l’après-midi. Ils ont ainsi la possibilité de faire connaître leur pensée et de transmettre les suggestions venant de leur région. » Le Dr Demers a constaté le changement ­d’atmosphère dès que la nouvelle formule a été appliquée. « Les médecins sortaient des ateliers et disaient : “C’est bien, on a réellement participé. On a échangé des idées. C’était vraiment intéressant”. »

Le président de la FMOQ est par ailleurs maintenant élu au suffrage universel. « C’est magnifique ! », estime le Dr Demers. Autre modification : les membres du conseil d’administration sont élus non plus individuellement, mais en équipe. « Cela évite les affrontements un contre un. » L’adoption de tous ces changements a constitué l’un des beaux moments de la vie syndicale de l’ex-président de l’AMOE.

Une association plus dynamique

Au sein de sa propre association, le Dr Demers a réussi à rendre l’assemblée générale annuelle plus populaire que jamais. Avant son arrivée, certaines années, l’AMOE peinait à atteindre le quorum dans ces rencontres. Maintenant, les membres, tant jeunes qu’expérimentés, s’y pressent en grand nombre. Le secret : un repas gastronomique accompagné de très bons vins. « Dès le départ, cela a magnifiquement fonctionné », affirme l’ex-président.

Le Dr Demers a également ajouté, au prix de membre émérite décerné au cours de l’assemblée générale, un prix Jeunesse. « Cette distinction vise à attirer les jeunes médecins de famille et à leur montrer que l’on reconnaît leur travail, même s’ils sont au début de leur pratique. »

Parmi ses tâches de président, l’une a particulièrement touché le Dr Demers : l’aide aux membres en difficulté. « Des médecins se sont adressés à moi, comme président, parce qu’ils vivaient des situations pénibles, que ce soit au sein de leur clinique ou à cause des relations avec leurs collègues, le gouvernement ou l’établissement. Je les ai accompagnés avec l’aide de la Fédération. » Ce type d’intervention était très gratifiante pour le syndicaliste.

L’ancien président de l’AMOE a consacré plus de trente ans à la défense des omnipraticiens. Il avait d’ailleurs commencé bien avant de s’engager formellement à la Fédération. Mais la FMOQ lui a donné plus de moyens. « La plus grande leçon que j’ai apprise, c’est qu’il est faux de penser que l’on n’a pas de pouvoir comme membre. Lorsqu’on s’implique, quand on a des idées et que l’on veut aller au bout, il y a moyen de le faire. On peut bénéficier d’une écoute et faire changer les choses. » //