Le regard de la FMOQ
Au Québec, cette année encore, les résultats du premier tour du jumelage entre les étudiants en médecine et les facultés de médecine (CaRMS) sont désolants pour la médecine familiale : 99 des quelque 510 postes sont demeurés vacants.
« La situation ressemble à celle de l’année dernière où seulement 80 % des places avaient été pourvues au premier tour », explique la Dre Anne-Louise Boucher, directrice de la Planification et de la Régionalisation à la FMOQ. Les chiffres s’étaient à peine améliorés au second tour. Il était alors resté 75 postes vacants.
Que compte faire la FMOQ si la situation se répète en 2022 ? « Pour commencer, il faut poser un bon diagnostic, faire un plan de traitement et ensuite l’appliquer, estime le Dr Marc André Amyot, président de la FMOQ. En ce qui concerne le diagnostic, on va entre autres consulter les différents acteurs, notamment les étudiants en médecine, les résidents et les médecins en pratique. Pour ma part, je pense que c’est la lourdeur de la médecine familiale, en particulier les conditions de pratique liées à la prise en charge, qui rebutent les étudiants en médecine. Mais on doit confirmer cette hypothèse. »
Pour ce qui est du plan de traitement, le président estime qu’il y a une étape préliminaire. « Avant de tenter de rendre la médecine familiale plus attrayante, il faut commencer par cesser de la dénigrer. Cette dévalorisation se fait de plusieurs manières, par exemple, sur le plan politique, par l’imposition de mesures législatives comme la loi 20, mais aussi par les menaces, les obligations, la coercition et les pénalités. On doit arrêter ça et, par la suite, trouver des solutions. »
La médecine spécialisée, elle, sort grande gagnante du jumelage des résidents. Ainsi, au Québec, seulement onze postes sont restés vacants : un respectivement en anatomopathologie, en médecine nucléaire, en radio-oncologie et en pédiatrie ainsi que sept en médecine interne.
Ailleurs au Canada, la médecine familiale ne semble pas éprouver les mêmes difficultés. Elle séduit beaucoup plus d’étudiants. « En Colombie-Britannique, toutes les places sont pourvues. Il reste des postes dans les Prairies ainsi que dans le nord de l’Ontario », dit la Dre Boucher. Le véritable portrait de la situation se dessinera au second tour qui aura lieu le 12 mai.