déterminons ensemble le modèle optimal d’organisation des soins
Il y a un peu moins d’un an, dans l’éditorial « Reprenons l’initiative de l’organisation des soins », j’en appelais à une révision des paramètres de pratique, à une amélioration de l’accès aux soins et à l’exercice de notre profession dans un environnement exempt de menaces.
Si le portrait aujourd’hui n’est pas parfait, nous avons manifestement fait des avancées importantes, notamment grâce à l’Entente sur l’accès à la première ligne et aux efforts des médecins de famille partout au Québec. Et si nous passions à l’étape suivante ? Et si après avoir repris l’initiative, nous déterminions ensemble le modèle optimal d’organisation des soins de demain ?
Depuis la signature de l’Entente, malgré la grave pénurie de ressources, nous avons inscrit collectivement plus de 500 000 personnes du GAMF et dépassé la cible dans les temps impartis. Il reste beaucoup de travail, certes, mais en tant que syndicat professionnel nous avons démontré le sérieux de notre démarche et de notre engagement. Parmi les initiatives proposées ou appuyées par la FMOQ l’année dernière, notons l’inscription collective, le déploiement des guichets d’accès à la première ligne (GAP) dans toutes les régions et la porte d’entrée interprofessionnelle au réseau. Ces éléments nouveaux de notre paysage médical commencent à porter des fruits et font désormais partie de nos réalités. Mais nous ne devons pas en rester là !
Le 29 avril prochain, à l’occasion du conseil général de la FMOQ qui rassemblera les 153 délégués des 19 associations affiliées, le thème fondamental de l’organisation des soins de première ligne sera au cœur des discussions. Un expert-conseil présentera différents modèles existant ailleurs dans le monde et proposera des pistes de réflexion.
Les enjeux sont nombreux. Pensons notamment à la prévention, à l’accessibilité, à la pertinence, à l’inscription, aux suivis, aux effectifs médicaux, au rôle du médecin, à la collaboration interprofessionnelle, aux soins à domicile ou en établissement, aux pratiques particulières, à l’enseignement, aux outils technologiques, à la place de l’intelligence artificielle, etc. Bref, nous inviterons les délégués sur le terrain à nous faire part du modèle d’organisation qu’ils jugent optimal pour améliorer l’accès aux soins ainsi que les services à la population et pour maximiser la contribution des médecins de famille.
Ces résultats seront décortiqués et bonifiés par les différents comités de travail de la Fédération. Ensuite, nous demanderons à chacune des associations de valider les éléments retenus auprès de leurs membres et d’accueillir les nouvelles propositions. Nous souhaitons que ces idées maîtresses reflètent le plus fidèlement possible les réalités et les aspirations des 10 000 médecins de famille du Québec.
Depuis plusieurs années, nous entendons parler d’un possible changement du mode de rémunération, parfois de manière désinvolte de la part des politiciens ou des médias. Le sujet est complexe et les enjeux, importants. Cependant, une chose est claire : ce n’est pas le futur modèle d’organisation des soins qui doit s’adapter à un nouveau mode de rémunération, mais plutôt ce nouveau mode qui doit appuyer le modèle d’organisation retenu.
C’est pourquoi l’« étape suivante » à laquelle je nous convie est si essentielle pour la suite. Une fois cet exercice de réflexion et de consultation terminé, la FMOQ aura en main les éléments clés pour proposer un nouveau mode de rémunération. Ce dernier reflétera alors les réalités de la pratique au Québec et viendra soutenir le modèle d’organisation des soins prôné par les médecins de famille d’ici, en complémentarité avec leurs partenaires et au bénéfice de la population.
Agissons, proposons, bâtissons et additionnons nos forces !
Le 16 mars 2023
Le président, |