Janvier est traditionnellement le mois des bonnes résolutions. Cette année, à l’aube du second quart de ce siècle, je souhaite vous offrir, en plus de mes meilleurs vœux de santé et de joie, une « résolution » d’une autre nature : celle de signer, avec votre appui, un nouvel accord-cadre pour les médecins de famille du Québec. Or, comme vous le savez, c’est un plan ambitieux, mais surtout qui ne dépend pas uniquement des médecins de famille.
C’est pourquoi je préfère plutôt vous transmettre aujourd’hui toute ma détermination. Une détermination absolue, inspirée par la vôtre. Une détermination à me lever chaque matin, comme vous, avec vous, avec nos équipes, pour chercher des solutions pérennes, dénoncer les absurdités et refuser les réponses simplistes à des réalités complexes.
L’exemple le plus récent de votre mobilisation est votre dénonciation des termes du renouvellement de l’entente sur la télémédecine. Si cette dernière a été prolongée, c’est avant tout grâce à vous, médecins de famille. Vous avez utilisé toutes les tribunes pour rappeler à la partie gouvernementale que priver vos patients de ce service aurait été une erreur majeure.
Et vos patients vous ont appuyés. Nombreux sont ceux qui ont témoigné publiquement de l’importance de la télémédecine pour leur accès à des soins. D’ailleurs, saviez-vous que, selon un très récent sondage Léger, près de 80 % des Québécois souhaitent non seulement le maintien de la télémédecine, mais aussi son expansion ? Malgré cette évidence, il a fallu, encore une fois, tout comme dans le dossier du GAP au printemps dernier, nous battre pour convaincre la partie gouvernementale de reconduire ce service pour nos patients.
Cette victoire est la vôtre. Votre solidarité et votre engagement collectif ont fait la différence.
À l’amorce de cette nouvelle année, nombreux sont ceux qui se sentent déjà épuisés. Je le comprends. Mais la solidarité dont vous avez fait preuve en 2024, notamment en mai puis en décembre, sera notre plus grand atout pour relever les défis à venir. Ensemble, avec nos moyens respectifs, nous pouvons les surmonter.
Nous devrons poursuivre les négociations pour obtenir un accord-cadre juste et équitable. Nous devrons défendre sans relâche l’autonomie professionnelle des médecins de famille contre des propositions qui risquent de l’éroder. Nous devrons aussi expliquer, en commission parlementaire, pourquoi certaines mesures du projet de loi 83 sont contreproductives et discriminatoires envers les jeunes médecins, mais surtout, pourquoi ce projet de loi ne règle pas le véritable problème de fond. Nous devrons convaincre le gouvernement de mettre en place, avec nous, des solutions sensées pour accroître l’attractivité de la médecine de famille et retenir les médecins dans un système public fort, pas seulement pour cinq ans, mais bien pour 25 ou 35 ans.
La médecine de famille est un pilier fondamental de la santé des Québécois. Des médecins quittent pourtant le public, non par appât du gain, mais par dépit, frustrés de ne pouvoir exercer leur profession selon les normes de qualité qu’ils jugent essentielles. Le véritable contrat social entre les médecins de famille et la société québécoise doit en être un d’engagement à long terme des deux parties et il doit être fondé sur des conditions de pratique permettant aux médecins d'offrir à leurs patients les soins de qualité qu’ils méritent.
Trouver les bons remèdes à des problèmes aussi complexes ne sera jamais facile, mais des propositions dûment mûries, bien soupesées, vaudront toujours mieux que des résolutions hâtives qui restent lettre morte.
En 2025, je nous invite à demeurer mobilisés, unis et à continuer d’avancer en mode solution. Nous pouvons tracer la voie d’un avenir meilleur pour la médecine de famille et pour les Québécois.
À toutes et à tous, je vous souhaite une année 2025 empreinte de succès, de santé et de solutions tissées de solidarité.
Le 1er janvier 2025
Dr Marc-André Amyot |