Nouvelles syndicales et professionnelles

Le Dr Claude Guimond

Une carrière consacrée à la formation des médecins de famille

Élyanthe Nord  |  2025-02-19

Le Dr Claude Guimond, qui a été cinq ans directeur adjoint à la Formation professionnelle, avant d’en être le directeur, prend maintenant sa retraite. Il s’est ainsi consacré 18 ans au perfectionnement de ses collègues et à l’avancement de ce domaine d’activité.


ClaudeGuimond

Durant ses 13 ans comme directeur de la Formation professionnelle de la FMOQ, le Dr Claude Guimond a travaillé à offrir à ses collègues des activités de perfectionnement rigoureuses et nombreuses. Il a accru le nombre de journées de formation, qui était initialement de 18 par année, à plus de 100. Et il a amélioré les services proposés : congrès plus branchés, création de divers ateliers, évolution de la revue Le Médecin du Québec et développement du mentorat.

Pendant toutes ces années, le Dr Guimond, qui prend maintenant sa retraite, a été à l’affût des innovations. « Mon objectif était de faire progresser la formation continue. Je voulais notamment la faire avancer sur le plan technologique. Je désirais la rendre accessible aux médecins par de nouveaux moyens. »

Les compétences technologiques du Dr Guimond ont d’ailleurs facilité la création de nouvelles plateformes, a souligné le Dr Marc-André Amyot, président de la FMOQ, au cours de l’hommage qu’il lui a rendu au conseil général de décembre. « Innovateur et créatif, il a su transformer la formation médicale », a-t-il indiqué.

Des sujets novateurs

Sous la direction du Dr Guimond, les congrès de formation de la Fédération ont pris de l’ampleur. « Nous avons augmenté l’envergure de nos événements. Nous avons aussi offert la webdiffusion en direct », dit-il. En 2014, la FMOQ était parmi les premiers organismes à le faire. Aujourd’hui, 80 % de ses participants assistent aux conférences devant leur écran. Le Dr Guimond et ses collaborateurs ont également introduit dans les congrès des sujets de l’heure, comme le mieux-être au travail, la gestion et l’intelligence artificielle.

Le directeur a en outre travaillé au développement de la plateforme de formation en ligne Caducée. « Elle a encore un potentiel inexploité. Actuellement, elle est surtout alimentée par les conférences de nos congrès, mais on veut accroître les formations interactives, qui peuvent comprendre, par exemple, des formules questions-réponses. Ces formats sont cependant beaucoup plus exigeants à produire pour l’équipe. »

Le Dr Guimond est par ailleurs particulièrement fier de cette équipe de 19 employés qu’il a bâtie et qui comporte entre autres une intégratrice multimédia, une conseillère en formation continue et plusieurs coordonnateurs. « Sans eux, l’évolution de l’offre de services n’aurait pas été possible ». Pour le mentorat, il a également recruté une psychologue du travail qui a grandement amélioré le programme.

Parallèlement aux grands congrès, la direction de la Formation professionnelle (DFP) organise des ateliers en plus petits groupes. « Le Dr Guimond a mis sur pied des activités novatrices, telles que la formation sur le leadership, l’appareil locomoteur, l’infiltration échoguidée, la prolothérapie, pour ne nommer que ceux-là », a mentionné le Dr Amyot.

Des règles d’éthique plus sévères

Sur le plan provincial, le Dr Guimond a participé à la révision du code d’éthique du Conseil québécois de développement professionnel continu des médecins, dont il a été le président. « Il fallait contrôler les conflits d’intérêts potentiels dans les activités de formation continue ainsi que les biais commerciaux pouvant notamment découler du paiement direct des conférenciers par l’industrie pharmaceutique », explique-t-il.

Le milieu a été bousculé. Mais les changements ont été salutaires. « La qualité des formations continues au Québec s’est améliorée, et les biais commerciaux sont mieux surveillés », estime le directeur.

Des programmes « clés en main » ont par ailleurs été mis en place. Ainsi, les formations conçues par des firmes de communications médicales pour des entreprises pharmaceutiques sont désormais étroitement encadrées. « Une étude de besoins représentative est exigée, un mandataire de la Fédération doit vérifier l’absence de biais commercial et ensuite approuver l’activité », précise le Dr Guimond.

Les responsables de formation continue des associations affiliées à la FMOQ ont, pour leur part, eu à s’adapter aux nouvelles règles. La DFP leur fournit par ailleurs maintenant plusieurs formations pour les aider à bien remplir leur rôle. « Le Dr Guimond a restructuré avec brio le réseau de responsables de formation », a également indiqué le Dr Amyot.

Réflexions sur la formation continue

Vers où se dirige la formation médicale continue ? « Je pense qu’elle va énormément évoluer. Notamment grâce à la technologie. L’intelligence artificielle, par exemple, pourrait nous aider à créer des contenus. Peut-être pourrait-elle aussi nous permettre de mieux limiter les biais commerciaux », espère le Dr Guimond.

Les activités de perfectionnement, comme les congrès, ont aussi une dimension sociale. « Elles sont l’occasion d’échanger avec des collègues, de reprendre contact et de se rassembler. La FMOQ est en train de revoir ce type d’activité pour créer des moments particuliers. On veut amener les gens sur place à vivre une expérience. » De nombreuses avenues restent ainsi à explorer.