nouvelle directrice de la Formation professionnelle
Nouvelle directrice de la Formation professionnelle à la FMOQ, la Dre Isabelle Noiseux, qui a été sept ans directrice adjointe, a une vision large du perfectionnement continu. Elle veut tenir compte des changements qui surviennent en médecine, mais également dans la société.
« Il y a actuellement une grande réorganisation des soins de première ligne. La Direction de la formation professionnelle (DFP) souhaite y participer, entre autres en concevant des formations interprofessionnelles », explique-t-elle. La Dre Noiseux compte d’ailleurs non seulement offrir des activités interprofessionnelles, mais aussi intraprofessionnelles pour inclure les autres médecins spécialistes. « Nous voulons nous assurer que tous les collaborateurs dans les soins de première et de deuxième ligne puissent apprendre ensemble. »
La nouvelle directrice souhaite également faire une grande place à l’innovation et à la technologie dans les activités de perfectionnement. « On désire utiliser l’intelligence artificielle non seulement dans nos processus pour préparer des formations, mais aussi dans les produits finis, pour que nos médecins puissent employer cette technologie dans leur apprentissage. »
La DFP est ainsi en train de mettre au point, avec deux dermatologues, une application qui permettra aux cliniciens de photographier des lésions cutanées bénignes. « L’intelligence artificielle fera un diagnostic différentiel et proposera des algorithmes de traitement. L’application pourrait être offerte d’ici un an », affirme la directrice.
Cet outil, qui sera éducatif, aura un avantage supplémentaire : il permettra, tout comme l’outil « réflexion sur un conseil numérique », d’insérer des activités de formation professionnelle dans la pratique même de l’omnipraticien.
Aux yeux de la Dre Noiseux, le perfectionnement doit pouvoir prendre de multiples formes. « La formation continue intégrée à la pratique est actuellement sous-développée. On veut offrir un éventail de possibilités pour tous les types d’apprenants. » La FMOQ continuera d’ailleurs à proposer à ses membres des congrès, des formations en ligne, des ateliers, en plus de la revue Le Médecin du Québec. « On offre près de cent journées de formation par année. »
La directrice désire également miser sur l’évaluation de la pratique. « Cet exercice constitue un grand moteur de changement », estime-t-elle. Les activités d’évaluation, parfois liées à la crainte d’être jugé ou d’échouer, peuvent rebuter certains cliniciens. « S’évaluer, c’est vouloir améliorer les soins que l’on donne à nos patients. C’est très positif. Les jeunes médecins, eux, ont cette culture de l’évaluation continue. », explique la médecin qui veut développer cette avenue.
En matière de formation médicale continue, la Dre Noiseux voit au-delà des besoins des médecins de famille. « Il faut que l’on soit aussi capable de répondre à ceux de la société. Je pense à la crise environnementale ou aux clientèles marginalisées qui augmentent. »
L’omnipraticienne croit également profondément à l’importance de la prise en charge par les patients de leur propre santé. « Ils sont leur premier soignant », mentionne-t-elle. Elle désire que cette notion transparaisse dans les formations de la FMOQ. « On voudrait aider nos médecins à promouvoir ce concept et offrir des outils pour les autosoins. Je pense que c’est une voie d’avenir pour le système de santé. »
Les bonnes habitudes de vie sont par ailleurs des pistes à ne pas négliger. « Pour moi, le sport est le plus beau remède qui existe sur la Terre. » La Dre Noiseux applique cette vision dans sa vie. Elle pratique ski de fond, natation, vélo. Mais son activité de prédilection reste la course. Mère de trois enfants dans la vingtaine, elle partage ainsi son existence entre trois pôles : sa famille, son travail et l’exercice.