Denis Goulet avec la collaboration de Christian-Allen Drouin
Le Québec n’a pas toujours été un terreau fertile pour la recherche biomédicale. L’évolution de cette dernière en est d’autant plus fascinante. Ainsi, du début du XXe siècle jusque dans les années 1930, la recherche était principalement menée par des médecins généralistes travaillant de manière isolée, raconte dans son ouvrage, Denis Goulet, historien de la médecine. Ce sont d’abord les efforts du milieu anglophone, notamment de l’Université McGill, qui ont accéléré le développement scientifique, alors que le milieu francophone restait en retrait.
Entre 1930 et 1960, l’arrivée de cliniciens spécialisés, fréquemment formés à l’étranger, marque une étape clé. Ces experts introduisent au Québec des modèles de recherche inspirés des pratiques européennes et américaines, ouvrant la voie à une modernisation scientifique.
À partir de 1960, on voit l’essor de grandes équipes multidisciplinaires. L’auteur met par ailleurs en lumière le rôle de plusieurs instituts et centres de recherche qui ont façonné la science québécoise. Ces pôles de recherche ont aidé les facultés de médecine à se structurer et à s’imposer dans plusieurs domaines. Denis Goulet consacre par ailleurs un chapitre complet à de nombreux médecins pionniers de la recherche : Jacques Genest, Fernand Labrie, Brenda Milner, Michel Bergeron… Leurs travaux ont révolutionné les connaissances sur le stress, l’hypertension, le Parkinson et l’Alzheimer. Ces avancées ont permis au Québec de se tailler une place sur la scène internationale.
Le livre souligne aussi les multiples défis rencontrés, dont le manque de financement durant les guerres mondiales. Les politiques publiques, comme le Fonds de recherche du Québec – Santé, ont été des leviers considérables qui ont contribué à façonner la recherche biomédicale.
Les éditions du Septentrion, Québec, 2024, 246 pages, 29,95 $ (version électronique : 14,99 $)