Nouvelles syndicales et professionnelles

Sondage sur la formation dans les GMF-U

vision des jeunes médecins et des enseignants

Élyanthe Nord  |  2025-01-01

APPrevost

L’expérience des résidents dans les GMF-U semble très positive. Un sondage, effectué par le comité des médecins enseignants de la FMOQ, auquel 425 jeunes omnipraticiens ont répondu, indique qu’ils sont satisfaits de la qualité de l’enseignement reçu et des connaissances acquises. Mieux : 82 % de ceux qui ne sont pas déjà médecins enseignants seraient prêts à le devenir.

« À la fin de leur formation, les médecins se sentent bien préparés pour les soins aux patients, les activités d’amélioration continue de la qualité et l’enseignement clinique », indique le rapport du sondage qui a été mené à la fin de 2023 auprès d’omnipraticiens ayant d’un à cinq ans de pratique.

Plus de 80 % des répondants estiment également avoir appris à bien collaborer avec les autres professionnels de la santé. Selon 85 %, le nombre d’apprenants était optimal pour un enseignement de bonne qualité.

La faiblesse de la formation ? Le volet sur l’organisation de la pratique et les activités médico-administratives. Les médecins jugent qu’ils manquaient de préparation dans ces domaines à leur arrivée en clinique.

« Je pense qu'il faut vraiment travailler les formations sur la gestion et le leadership, donner des outils, faire de l'accompagnement. Nous allons en reparler dans notre groupe de travail », affirme la Dre Anne-Patricia Prévost, présidente du comité des médecins enseignants, qui, elle-même, enseigne au GMF-U La Pommeraie, à Cowansville.

Faudrait-il une troisième année de résidence ? Quarante pour cent le pensent. Certains indiquent que la durée de leur formation était insuffisante ou auraient aimé avoir plus de contact avec les spécialités ou suivre des formations techniques (petite chirurgie ou infiltrations).

Parmi les répondants, 13 % ont fait leur résidence dans un GMF-U hors établissement. Leurs réponses sont en général semblables à celles des répondants formés dans des GMF-U intra-établissement. Ils sont toutefois un peu plus nombreux à estimer que leurs deux années de résidence les avaient bien préparés à la pratique de la médecine familiale (64 % contre 58 %).

Médecins enseignants

Qu’en est-il du côté des médecins enseignants ? À la fin de 2023, 414 médecins de GMF-U ont répondu à un autre sondage. La majorité travaillait comme enseignant au moins trois jours par semaine.

L’un des points frappants : l’insatisfaction concernant la rému­nération. Elle est présente tant chez les 82 % qui pratiquent dans un GMF-U intra-établissement (qui ont généralement un mode de rémunération mixte) que chez les 16 % qui exercent dans un GMF-U hors établissement (qui sont principalement rétribués à l’acte).

Quelle est la situation au sein des cliniques ? Environ 95 % des répondants se sentent satisfaits dans leur GMF-U, même si la stabilité du personnel administratif laisse à désirer. Ils estiment par ailleurs que les autres professionnels de la santé sont compétents, mais en nombre insuffisant.

Ces cliniciens enseignants pourraient-ils recevoir plus d’apprenants ? La majorité estime que non, surtout parmi les médecins des GMF-U intra-établissement (73 % contre 64 %). Certains mentionnent un manque d’espace et de ressources.

Par ailleurs, seulement 51 % des répondants se sentent reconnus dans leur rôle de médecins enseignants. « L’enseignement a toujours été le parent pauvre de la profession, même s’il est absolument essentiel. Les enseignants ne se sentent pas reconnus tant par les instances gouvernementales que par leurs collègues spécialistes ou médecins de famille. Certains cliniciens semblent croire que les enseignants travaillent moins, parce qu'ils n'ont pas le même nombre de patients inscrits », mentionne la Dre Prévost.

En ce qui concerne les 46 chefs de GMF qui faisaient partie de l’échantillon, 39 % ne se sentaient pas suffisamment outillés pour exercer leur rôle. Ils estimaient notamment manquer de temps, de formation en gestion et en leadership et d’outils.

Ce qu’il faut retenir de ces deux sondages ? « Ils soulignent le bon travail de nos médecins enseignants. Les résidents, qu'ils soient formés en GMF-U intra- ou hors établissement, sont satisfaits, même si la formation sur l'organisation de la pratique et les outils de gestion doit être améliorée. Et, en plus, les médecins que nous formons sont eux-mêmes prêts à faire de l'enseignement ! »

Pour consulter les sondages : https://bit.ly/3ZLKq0h