Alors, on PIQ ?

Mise à jour du calendrier vaccinal

Dominique Biron, Yen-Giang Bui et Chantal Sauvageau | 1 octobre 2023

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Nous revoilà ! La pandémie a changé les habitudes de tous, et la vaccination contre la COVID-19 a pris beaucoup de place. Le Comité sur l’immunisation du Québec (CIQ) a tout de même continué à travailler sur l’ensemble des vaccins. Je vous propose donc une mise à jour du calendrier vaccinal actuel et vous invite à rester aux aguets. Il y aura possiblement d’autres nouveautés !

La Dre Yen-Giang Bui fera dorénavant partie de l’équipe avec la Dre Chantal Sauvageau et moi pour nos nouvelles chroniques.

La Dre Dominique Biron, omnipraticienne, est membre liaison du Comité sur l’immunisation du Québec (CIQ). La Dre Yen-Giang Bui, omnipraticienne, est membre du Groupe sur l’acte vaccinal et membre liaison du CIQ. La Dre Chantal Sauvageau, spécialiste en santé publique et médecine préventive, est médecin-conseil à l’INSPQ et membre active du CIQ.

Les cas de Raphaël, Jean-Claude et Robert

Raphaël, 2 mois, est en bonne santé. Il vous consulte avec sa maman Élodie. Cette dernière vous questionne sur le calendrier vaccinal des enfants. On lui a dit qu’il y avait des changements comparativement aux vaccins que ses autres enfants (6 et 10 ans) ont reçus lorsqu’ils étaient bébés. Que lui dites-vous pour Raphaël ? Et qu’en est-il pour les enfants plus vieux ? Par ailleurs, Élodie a reçu un vaccin contre la coqueluche durant sa dernière grossesse. Est-ce qu’elle doit être revaccinée à chaque grossesse ?


Jean-Claude, 50 ans, vous consulte avec son père Robert âgé de 80 ans. Jean-Claude a des relations sexuelles avec d’autres hommes et présente une infection à VIH bien maîtrisée. Robert n’a pas de problème de santé connu. Vous en profitez pour vérifier si leurs vaccins sont à jour.

En 2018, le CIQ recommandait l’optimisation du calendrier vaccinal des enfants nés à partir du 1er juin 2019, ce qui a permis d’éliminer la visite des nourrissons de 6 mois en bonne santé. Ce calendrier ajoute aussi une protection plus tôt dans la vie contre l’hépatite A, soit à 18 mois (tableau I).

Quant aux enfants plus âgés, l’entrée à l’école primaire est une bonne occasion de vérifier si leurs vaccins sont à jour, particulièrement le vaccin rougeole-rubéole-oreillons-varicelle (RRO-Var) et de leur offrir un rappel du vaccin diphtérie-coqueluche-tétanos-polio (dcaT-VPI).

Rappelons qu’en 2020, le CIQ recommandait un calendrier allongé pour les vaccins contre l’hépatite B et contre les VPH. La première dose de ces vaccins est administrée en 4e année du primaire et la deuxième en 3e secondaire. D’autres changements au programme de vaccination scolaire s’appliqueront dès l’automne 2023. Le rattrapage à l’école se poursuit pour ceux qui n’ont pas reçu la protection contre les hépatites lorsqu’ils étaient plus jeunes : en 4e année du primaire pour l’hépatite A et en 3e secondaire pour l’hépatite B. Toujours en 3e secondaire, le vaccin conjugué contre le méningocoque du sérogroupe C (Men-C-C) est remplacé par un vaccin conjugué quadrivalent ACWY (Men-C-ACYW), élargissant la protection aux trois autres sérogroupes (tableau II).

Retour sur les Cas

Avec ces nouvelles informations, vous avez pu vacciner Raphaël et mettre à jour les vaccins de sa fratrie. Élodie, Jean-Claude et Robert nous rappellent l’importance de la vaccination chez les adultes.

En effet, la vaccination contre la coqueluche des femmes enceintes est très efficace pour réduire le fardeau de cette maladie chez les nourrissons et doit être reçue à chaque grossesse.

Quant à Jean-Claude et Robert, ils peuvent tous les deux recevoir gratuitement le vaccin contre le zona, car Jean-Claude est considéré comme immunodéprimé en raison de son infection à VIH et son père, parce qu’il a 80 ans (tableau III). Il faut vérifier leur statut vaccinal pour le rappel du vaccin diphtérie-tétanos (dT). Le PIQ recommande une dose de rappel à partir de 50 ans. Toutefois, aucune dose n’est nécessaire si une dose a été administrée dans les dix années précédant l’âge de 50 ans, sauf en cas de blessure. Jean-Claude a besoin d’autres vaccins en raison de son immunodépression et de ses habitudes de vie (tableau IV).

Les vaccins contre la COVID-19 et la grippe seront traités dans un prochain numéro.

À bientôt ! //

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