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Questions et réponses sur la vaccination

Dominique Biron, Yen-Giang Bui et Chantal Sauvageau | 1 octobre 2025

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La Dre Dominique Biron, omnipraticienne, est membre de liaison du Comité sur l’immunisation du Québec (CIQ). La Dre Yen-Giang Bui est membre du Groupe sur l’acte vaccinal et membre de liaison du CIQ. La Dre Chantal Sauvageau, spécialiste en santé publique et médecine préventive, est médecin-conseil à l’INSPQ et membre active du CIQ.

Vous avez décidé de participer à une activité communautaire pour promouvoir la vaccination des enfants dans votre quartier composé de jeunes familles. Les parents ont plusieurs questions sur la vaccination, et vous savez que votre avis compte beaucoup pour eux. Comment bien leur répondre ?

1. Pourquoi vacciner contre des maladies pratiquement disparues ici ?

Parce que de nombreuses maladies circulent encore ail­leurs dans le monde et peuvent être réintroduites au Québec (ex. : lors des voyages internationaux, par des personnes infectées contagieuses mais sans symptômes). La rougeole connaît une recrudescence dans plusieurs pays européens et en Amérique du Nord.

2. Les vaccins sont-ils uniquement une façon de plus d’enrichir l’industrie ?

La vaccination a permis de sauver 154 millions de vies humaines depuis 50 ans dans le monde, dont 101 millions de nourrissons. Le développement et la fabrication des vaccins nécessitent des investissements financiers importants. Par ailleurs, le fait qu’un produit soit rentable ne lui enlève pas son caractère essentiel (ex. : industrie agroalimentaire). Si la fabrication des vaccins cessait, les conséquences sur la santé, surtout celle des enfants, seraient désastreuses.

3. Les infections protègent-elles mieux les enfants que les vaccins ?

L’infection naturelle expose les enfants aux maladies, aux complications, parfois aux séquelles permanentes ou même au risque de mourir. Certaines maladies dont la gravité est sous-estimée, comme la varicelle, peuvent servir de porte d’entrée pour une infection invasive à streptocoque du groupe A.

De plus, la protection conférée par les infections peut être incomplète. Le vaccin quant à lui protège contre plusieurs souches ou variantes du microbe (ex. : pneumocoque, poliovirus, virus du papillome humain).

4. J’allaite mon bébé, ça le protège. Pourquoi le faire vacciner ?

Le lait maternel aide à prévenir des infections mineures, telles que les infections respiratoires virales et les otites, mais ne remplace pas les vaccins contre les infections graves, comme la rougeole et les infections à pneumocoque ou à méningocoque.

5. La vaccination surcharge-t-elle le système immunitaire ?

Non. Les enfants sont exposés à des milliers de germes au quotidien. Le nombre d’antigènes contenus dans les vaccins n’en représente qu’une infime partie. Le système immunitaire est bien équipé pour y répondre.

En donnant plusieurs vaccins dans des produits combinés, on protège les enfants plus tôt contre un plus grand nombre de maladies et on épargne aux parents le temps et les frais liés à des consultations répétées. Généralement, cette pratique n’augmente pas la fréquence, ni l’intensité ou la gravité des réactions aux vaccins administrés.

6. Mon enfant est petit, devrais-je attendre à 1 an pour le faire vacciner ?

On recommande de respecter le calendrier de vaccination proposé. Il sert à protéger l’enfant au moment où il en a le plus besoin. Le risque de complications de plusieurs maladies est plus important dans les premiers mois de vie (ex. : méningite à Hæmophilus influenzæ de type b, coqueluche, infection à pneumocoque).

7. Mon enfant vient de commencer un rhume, devrais-je retarder sa vaccination ?

Non. Plusieurs maladies bénignes ne sont pas des contre-indications ni des précautions à la vaccination (https://bit.ly/pas_une_contre-indication).

Vous avez d’autres questions sur la vaccination de vos patients ou de votre entourage ?

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