L’automne sera chargé, prédit le Dr Philippe Melanson, président de l’Association des médecins de CLSC du Québec. « On risque de subir un gros choc émotif et le heurt de nos valeurs de soignants. Il va être important d’être solidaires et de ne pas se diviser », a-t-il expliqué aux 76 médecins présents à l’assemblée générale annuelle de l’association.
Le Dr Melanson redoute le projet de loi n° 106. « On nous l’enfonce dans la gorge. Ce projet de loi va nous dicter comment on travaillera, quels patients on verra, à quelle heure, pendant combien de temps et la façon dont on va être rémunérés. »
Et puis il y a aussi le nouveau programme des GMF. « On voit qu’il est identique au projet de loi n° 106, sauf qu’on essaie de nous le faire signer. Tous les chefs de département territorial de médecine familiale (DTMF) ont eu la mission de consulter les médecins de leur région à ce sujet. Il va être important de donner votre avis », a indiqué le président à ses membres.
Les priorités de l’AMCLSCQ pour la prochaine année ? La reconnaissance de la pratique médicale en CLSC, l’amélioration du soutien à la pratique, la hausse du tarif horaire ainsi que la révision du mode de rémunération mixte pour les services courants.
L’association veut par ailleurs continuer à promouvoir la pratique des médecins de famille en santé publique. Notamment, une intéressante initiative va être lancée. « Un nouveau logiciel, pCare, permet d’optimiser la promotion de la santé et la prévention auprès des patients. Des médecins de l’association vont donc tester, dans le cadre d’un projet de pilote, des façons de faire pour favoriser une meilleure santé globale dans notre population locale », a expliqué le Dr Melanson.
L’AMCLSCQ désire également soutenir davantage le maintien à domicile. « On veut continuer à faire reconnaître cette pratique, à la rendre plus attrayante, à créer d'autres services médicaux à domicile et à montrer qu’il existe plusieurs modèles efficaces. » Des projets pilotes vont d’ailleurs être mis sur pied.
Sur le terrain, l’Association constate que la situation est parfois difficile pour ses membres. « Beaucoup nous disent qu’avec le non-remplacement des ressources, surtout dans les équipes de soins à domicile, il y a une nette baisse des services à la population. Quand le ministre de la Santé dit que les coupes n’ont d'impact sur les patients, c’est faux. »
Les médecins qui en auraient besoin peuvent obtenir de l’aide auprès de l’AMCLSCQ. « Si vous avez des problèmes, que ce soit pour le soutien à la pratique, le non-respect de la circulaire, l’absence de dossier médical électronique ou toute autre absurdité que vous vivez dans vos pratiques, il est important de nous le dire », a mentionné le président.